dimanche 31 mai 2009

Le nouvel Obs : interview de Grand Corps Malade

le 12 mai :

«Education nationale» : Grand Corps Malade au tableau

Ce matin, sur la quatrième de couverture de «Libération», on pouvait lire un slam de Grand Corps Malade intitulé «Education Nationale», où «l'égalité des chances» est «un concept de ministère» (voir la vidéo ci-dessous). Comme la démarche est peu banale, j'ai illico téléphoné à Fabien, alias Grand Corps Malade, pour comprendre de quoi il retourne.

«Ce slam, je l'ai écrit il y a six mois, selon l'inspiration du jour – comme chaque fois. Il n'est sur aucun de mes deux albums, mais, depuis le mois de janvier, je l'intègre à mon spectacle en tournée. Les réactions sont à chaque fois très bonnes. Il est même arrivé que le public se lève pour l'applaudir. A la sortie, on me demande où on peut le trouver. Si bien que j'ai fini par en faire un clip, à la hâte, avec mon réalisateur attitré Mehdi Idir. Nous l'avons tourné dans une école de Saint-Denis.

Le thème de l'école m'intéresse et me préoccupe. Mais l'idée (ou le déclic) m'est venue lors d'un atelier d'écriture avec des élèves de CM2, dans une école d'Epinay. J'ai rencontré une institutrice pleine de bonne volonté, qui bosse comme une folle. Pour organiser une sortie avec ses élèves à la Cité des Sciences, comme on ne lui donne aucun moyen de le faire, elle a mobilisé ses élèves pour qu'ils gagnent des places sur Internet. J'ai trouvé ça tellement triste et déplorable qu'on puisse en arriver là. Vous vous rendez compte, elle n'a pas les moyens d'emmener ses élèves en sortie !

Je n'attends rien de l'Education nationale, mais je ne comprends pas que les professeurs soient si mal payés quand on sait quelles responsabilités pèsent sur eux. Ils doivent assurer l'enseignement, le confort et la sécurité de trente enfants quotidiennement. J'ai beaucoup de respect pour eux et je suis scandalisé qu'ils soient à ce point dévalués au niveau du salaire. J'ai eu envie de réagir.
A mon niveau, je fais ce que je peux. Je n'ai rien à faire dans des réunions ministérielles, je n'ai aucune légitimité. En revanche, je rencontre des élèves, j'anime des ateliers d'écriture et de slam, je fais inviter des jeunes à des concerts (et pas seulement à mes spectacles).»

Grand Corps Malade
(propos recueillis par Sophie Delassein)

mardi 19 mai 2009

l'éducation nationale exprimée en chanson !!

Voici une chanson de Grand corps malade intitulée " Education Nationale "
http://www.youtube.com/watch?v=SWsBBD3GWIU

Cet artiste s'engage dans le combat contre ce qui se joue à l'éducation nationale et dénonce notamment l'état actuel de l'éducation nationale.

A écouter sans modération !!!

jeudi 14 mai 2009

Encore le recul du gouvernement ! bientôt le retrait?

Le café pédagogique du 14 mai
Le fait du jour

Concours 2010 : des aménagements pour les candidats

A la veille de la réunion du CSE, le gouvernement effectue un nouveau recul sur la formation des enseignants. "A titre dérogatoire, pourront se présenter aux concours externes 2010 :
- les candidats présents aux épreuves d’admissibilité des concours externes 2009, selon les mêmes conditions de titre (licence au minimum);
- les candidats qui n’ont pu se présenter aux concours externes 2009, faute de places offertes, car la section ou l’option qui les intéressaient n’étaient pas ouvertes sur la session 2009 (ex : langues rares…);
- les candidats titulaires d’un M1; les candidats inscrits en M1.

Dans tous les cas, les lauréats des concours seront nommés fonctionnaires stagiaires dès la rentrée de septembre 2010.
Les candidats inscrits en M1, devront quant à eux justifier de l’obtention de leur M1 pour valider leur admission au concours". Cette information, donnée par le Se-Unsa et confirmée par le Snuipp, règle la question des étudiants engagés en 2009 dans la préparation des concours.

"C'est "une avancée importante" pour le Se-Unsa. Et ce n'est pas la première puisque le gouvernement a reculé point par point, acceptant l'idée d'une année de transition, revenant pour 2010 à la formation en IUFM et aux concours traditionnels. Il ne reste plus qu'un bouleversement : "cette mesure ne prendra tout son sens que si les conditions d’organisation de l’actuelle année de stagiaire sont également maintenues" soulève le Snuipp. Car la question de l'année de stage reste pendante.
Le ministère envisage de mettre en classe les stagiaires alors que les syndicats demandent que l'année de stage reste une année de formation. Cette question là n'est pas que technique. Elle est aussi budgétaire. Cela change tout. Les syndicats auront à arbitrer entre la satisfaction des avancées obtenues et la perspective d'un dernier combat.

dimanche 10 mai 2009

Eclaircissement sur la formation des maîtres, le café Péda, 6 mai


Formation des maîtres : où en est-on ?

Par Jean-Louis AUDUC
A quelques jours de la publication du décret et de l'arrêté organisant les formations des enseignants, Jean-Louis Auduc, directeur d'IUFM, analyse les projets de texte. Est-ce la fin des IUFM ? Va-t-on former séparément enseignants du primaire et du secondaire ? Profs du privé et du public ?
Les différents groupes de travail mis en place par le ministère de l’éducation nationale ont déjà tenu deux réunions. La troisième est prévue le 13 mai. Des projets de décret et d’arrêté concernant notamment les modalités de recrutement des professeurs des écoles ont déjà été diffusés.
Faisons le point sur ces textes et sur les débats des groupes de travail, avant que la commission Marois-Filâtre n’entame du 15 mai au 15 juillet son travail visant à « élaborer des propositions et des recommandations sur les contenus et les modalités des concours, la nature des masters et la question de leur adossement à la recherche, l’articulation entre les masters et les concours (y compris l’agrégation), la place des stages étudiants dans les cursus de masters, et enfin la participation des universités dans la formation continue des enseignants débutants » comme l’indique le communiqué interministériel du 21 avril 2009.

  • Concernant les concours de recrutement prévus pour 2011

Pour le professorat des écoles, le projet d’arrêté diffusé prévoit :
« Deux épreuves d’admissibilité et deux épreuves d’admission, fixées comme suit :

I. – Épreuves écrites d’admissibilité :
- une épreuve de français et de culture humaniste ;
L’épreuve a pour objectif de mettre en évidence chez le candidat, la maîtrise de la langue française, la compréhension de textes divers, l’aptitude à composer et à rédiger en mobilisant, d’une part, ses connaissances dans une ou plusieurs des disciplines constitutives de la culture humaniste et des connaissances sur la langue française et, d’autre part, des éléments de base de la didactique de l’une au moins des disciplines concernées.
À partir d’un texte de deux à cinq pages ou d’un dossier ne dépassant pas dix pages, portant sur un thème de littérature, d’histoire, de géographie, d’histoire des arts ou d’instruction civique et morale, le candidat :
- en réponse à une question posée, présente une analyse du texte ou élabore une synthèse du dossier en mobilisant ses connaissances dans le(s) champ(s) disciplinaire(s) concerné(s) ;
- traite de questions dans les domaines de la grammaire, de l’orthographe et du lexique.
Dans l’une ou l’autre de ces parties, le candidat traite d’une ou de plusieurs questions portant sur la didactique d’une des disciplines concernées.
L’épreuve est notée sur 20 : 12 points sont attribués à la composition (analyse de texte ou synthèse de dossier) et 8 points aux questions relatives à la connaissance de la langue (grammaire, orthographe, lexique).

- une épreuve de mathématique et de culture scientifique et technologique.
L’épreuve a pour objectif de mettre en évidence chez le candidat :
- la maîtrise des savoirs disciplinaires nécessaires à l’enseignement des mathématiques à l’école primaire, la capacité à raisonner logiquement dans les domaines numérique et géométrique et à communiquer dans un langage précis et rigoureux ;
- la maîtrise des principales connaissances scientifiques et technologiques nécessaires pour enseigner à l’école primaire ainsi que la capacité à comprendre, analyser et exploiter des documents ;
- des éléments de base de la didactique de l’une au moins des disciplines concernées.
L’épreuve comporte deux parties :
- dans la première partie, le candidat résout deux ou trois problèmes de mathématiques ;
- dans la seconde partie, le candidat répond à des questions portant sur une documentation de quatre pages maximum, relative aux sciences expérimentales et à la technologie.
Dans l’une ou l’autre de ces parties, le candidat traite d’une ou de plusieurs questions portant sur la didactique d’une des disciplines concernées.
L’épreuve est notée sur 20 : 14 points sont attribués à la résolution des problèmes de mathématiques et 6 points aux questions relevant de la culture scientifique et technologique.
Chacune des épreuves d’admissibilité est d’une durée de quatre heures et est affectée du coefficient 3.

II. - Épreuves orales d’admission, comportant un exposé suivi d’un entretien avec le jury :
- une épreuve prenant la forme d’un exercice pédagogique, en relation avec les programmes de l’école ;
L’épreuve consiste en la présentation d’une séance de classe, replacée dans sa progression disciplinaire et dans le déroulement d’une journée scolaire. Elle comporte un exposé suivi d’un entretien avec le jury.
L’épreuve doit faire apparaître les connaissances et la culture du candidat dans le domaine disciplinaire de référence de la séance, sa capacité à concevoir et organiser un enseignement dans une classe de l’école maternelle ou élémentaire et à expliquer et justifier ses choix.
Le sujet, tiré au sort par le candidat, est extrait des programmes de l’école primaire (maternelle et élémentaire) et précise le niveau de classe concerné ; le tirage au sort donne au candidat le choix entre deux sujets.
Cette épreuve est d’une durée d’une heure et est assortie d’une durée de préparation de trois heures. Elle est affectée du coefficient 4.
- une épreuve de connaissance générale du système éducatif.
L’épreuve prend appui sur un dossier de cinq pages maximum fourni par le jury et portant sur le système éducatif. Elle consiste en un exposé suivi d’un entretien avec le jury. L’exposé permet au candidat de présenter une analyse du dossier et de formuler un avis. Le jury vérifie ensuite les connaissances du candidat relatives aux valeurs et aux exigences du service public, à l’organisation du système éducatif et à ses institutions.

Cette épreuve est d’une durée de quarante-cinq minutes et est assortie d’une durée de préparation de deux heures. Elle est affectée du coefficient 2. »
Pour le concours 2011, il est prévu, provisoirement une troisième épreuve à l’oral de langue vivante étrangère sans programme :
« L'épreuve s'appuie sur un texte d'une vingtaine de lignes dans la langue choisie par le candidat. L'épreuve débute par une présentation orale dans la langue des grandes lignes du texte, d'une durée de cinq minutes. Le candidat doit ensuite lire à haute voix quelques lignes du texte choisies par le jury. Cette lecture est suivie d'un entretien dans la langue avec le jury. L'ensemble de l'épreuve se situe au niveau B2 du cadre européen commun de référence, correspondant à un utilisateur dit "indépendant".
Les candidats doivent indiquer au moment de leur inscription la langue étrangère choisie parmi les six langues suivantes : allemand, anglais, arabe, espagnol, italien et portugais.
Durée de l'épreuve : vingt minutes incluant les cinq minutes de la présentation orale ; préparation: trente minutes ; coefficient : 1. »
Concernant les « pré requis », il ne reste à l’article 5 de cet arrêté pour 2011 que ceux prévus aujourd’hui : le brevet de secourisme et le brevet de 50m.
Les notes éliminatoires (égales ou inférieures à 5) s’appliquent à toutes les épreuves et non plus à certaines comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour les CAPES, qu’est-ce qui a été dit en groupe de travail ?
Il n’y aurait plus pour les CAPES d’épreuve « connaissance du système éducatif ». Dans leur quasi-totalité les épreuves des concours seront des épreuves disciplinaires. On aura par exemple en Lettres modernes, trois épreuves écrites (Composition + Analyse de texte — grammaire, lexicologie, stylistique et ancien français —, et version de langue ancienne ou moderne), et deux à l’oral (présentation d’une Leçon — épreuve commune à tous les CAPES et une explication de texte + grammaire, comme aujourd’hui). En Lettres classiques, on aura, à l’écrit, grec ou du latin.
En Histoire/Géo, il y aurait à l’écrit un programme sur des périodes précises, même si à l’oral une épreuve « sur documents » semble pour le moment concerner la totalité du programme d’Histoire et / ou de Géographie.

  • L’année de formation professionnelle après réussite au concours :

Un projet de décret modifiant le décret du 1er août 1990 a été diffusé.
Ce décret indique que l’année de stage des PE nouvellement recrutés sera gérée au niveau départemental ( et non plus académique comme aujourd’hui) :
« Les professeurs des écoles sont nommés fonctionnaires stagiaires pour une durée d’un an. A l’issue du stage, dont les conditions sont fixées par arrêté du ministre chargé de l’éducation et qui comporte une formation, la titularisation des professeurs des écoles stagiaires est prononcée par l’inspecteur d’académie- directeur des services départementaux de l’éducation nationale du département dans le ressort duquel le stage est effectué, sur proposition d’un jury. La titularisation confère le certificat d’aptitude au professorat des écoles.»
S’il est positif de voir apparaître dans le texte explicitement que cette année comporte « une formation », rien n’est dit concernant sa durée, son évaluation.
La question de l’alternance entre des périodes de formation dans des établissements d’enseignement supérieur et des périodes de formation en milieu scolaire n’est pas traitée.
La question du contenu de la formation et des procédures d’évaluation formative permettant de personnaliser pour chaque stagiaire la progressivité de l’acquisition des compétences( en espérant le maintien des dix compétences arrêtées en décembre 2006) nécessaires à l’exercice du métier enseignant, est décisive.
Le projet de décret supprime également la possibilité existant aujourd’hui de faire une partie de son stage dans un pays de l’Union européenne.
Cette suppression est justifiée par le ministère par la « masterisation du recrutement » qui entraîne, à l’instar de ce qui est prévu dans le statut des certifiés, la suppression du stage dans l’UE dès lors que les stagiaires sont désormais des moyens d’enseignement.
A l’heure des élections européennes, on appréciera cette volonté d’ouverture vers l’Europe des futurs enseignants !!!

  • Quelles leçons tirer de ces projets de textes ?

1) La fin des IUFM est explicitement confirmée dans le projet de décret.
Dans les textes, le terme IUFM est remplacé par « établissements d’enseignement supérieur ».

2) La coupure entre le premier et le second degré est accentuée :
- sur le plan des structures de gestion de l’année de stage: académique pour le second degré, départementale pour le premier degré.
- sur le plan de la philosophie du concours : reconnaissance d’une certaine importance de la pédagogie dans le premier degré ; repliement sur les savoirs disciplinaires dans le second degré
- sur, peut-être, la nature du master. Le master « premier degré » n’ouvrant pas les mêmes possibilités de poursuite d’études et de réorientation que le master « second degré ».

3) Enfin, 2010 sera marqué par la disparition des accords Lang-Cloupet qui faisait que les professeurs de collèges et de lycées du public comme du privé étaient formés ensemble.
La situation de séparation existant dans le premier degré où il y avait des lieux spécifiques de formation pour les personnels du privé ( les CFP) existera donc pour le second degré à partir de la rentrée 2010.

Jean-Louis Auduc

Sur le Café, derniers articles de JL Auduc :
Tout reste à faire
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/Formation_[...]
Pour une réforme de la formation des enseignants qui permette d’améliorer notre système éducatif
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/03/PourRefo[...]
"On nage dans la confusion"
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/Formation_[...]
"Il faut modifier le calendrier"
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/formation[...]
Et le Dossier formation du Café
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/ReformeFormation.aspx

jeudi 30 avril 2009

Sylvie Plane fait une mise au point

Chacun d'entre nous, a déjà entendu ici ou là, le nom de Sylvie Plane.
Cette chercheuse et prof en IUFM s'exprime quant aux mesures transitoires de la mastérisation telles quelles sont envisagées par le gouvernement et nous met en garde contre une tentative de passage en force de la réforme.

Diaporama à consulter :
http://docs.google.com/Present?docID=dfvq5f96_8dn4mqxgs&revision=_latest&start=0&theme=blank&cwj=true

Faire le point dans la presse

Revue de presse :

Quelques actulaités pour prendre conscience de ce que les médias disent sur la réforme des ensignants, l'université, l'iufm...

Le monde du 30 avril :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_4fdh69sf8

La voix du nord : (inscriptions en iufm?)
http://docs.google.com/Doc?docid=dfvq5f96_5fmrnhbft&hl=en

Paris Normandie :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_6djj7gd53

Dossiers du monde :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_7g9v67jhj

La ronde des obstinés

La ronde des obstinés amorcée à Paris en mars commence à éclore dans plusieurs grandes villes,

voici quelques liens :
- vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x93ku1_la-ronde-des-obstines-de-grenoble_news
- photos :
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731493-img_3089.html
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731504-img_3069.html
-article de presse "Libération" :
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/03/ilt-ont-dj-tour.html

29 avril : 9ème Coordinaton Nationale des Universités

Déclaration de la 9e CNU

Les délégués de la communauté universitaire et de la recherche représentant 64 établissements, réunis le 29 avril 2009 à la Sorbonne pour la neuvième réunion de la Coordination des Universités née le 22 janvier 2009 réaffirment leur solidarité et leur opposition déterminée aux projets du gouvernement.

Persistant dans son refus de réelles négociations, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a fait passer en force, pendant les vacances de printemps, les décrets sur le statut des enseignants-chercheurs, le CNU et le contrat doctoral unique. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait de même pour la réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés. Le ministère s’est même opposé à la demande clairement formulée par la CPU concernant ce dernier point, au mépris des règles qu’il avait lui-même fixées concernant l’évaluation des maquettes par l’AERES. Ce déni des principes démocratiques nous renforce dans notre détermination.

Partout en Europe où ont été mises en place des réformes similaires dans le cadre du processus de Bologne (Italie, Grèce, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Espagne...), ces dernières ont eu pour conséquence, à très court terme, des hausses massives de frais d’inscription, la précarisation des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, la disparition d’emplois techniques et administratifs, ainsi qu’une concurrence délétère entre les individus, les équipes et les établissements.

Nous réaffirmons que la crise actuelle que traversent l’université et la recherche tire son origine du Pacte pour la Recherche, de la loi LRU et de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Pour cette raison, nous restons attachés à la plateforme de revendications dont tous les points sont liés et que nous avons maintes fois rappelée :
  • Abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche.
  • Retrait du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés, qui menace à très court terme le système public d’éducation
  • Retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le CNU
  • Retrait du contrat doctoral unique
  • Rétablissement des postes supprimés en 2009, mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires concernant l’ensemble de la communauté universitaire et résorption de la précarité.
  • Opposition aux principes de dotation budgétaires (système SYMPA), qui mettent dès à présent en danger les filières technologiques universitaires (IUT, IUP, IUFM, etc...).
  • Arrêt du démantèlement des organismes publics de recherche et réaffirmation de leur rôle d’opérateur de recherche
  • Opposition aux mesures qui conduisent à la précarisation des étudiants (démantèlement du CROUS, augmentation prévisible des frais d’inscription, etc...)

Nous appelons à continuer la grève, à intensifier le mouvement et à :

  • ne faire remonter aucune maquette de master de formation des enseignants actant la réforme actuelle et refuser de les appliquer si elles sont imposées par le ministère
  • appeler au refus du vote des compétences élargies par les conseils d’administration des universités
  • faire voter par les conseils centraux des motions contre l’application de la modulation de service et refuser, le cas échéant, les évaluations personnelles prévues dans ce cadre.
  • refuser la mise en place des entretiens professionnels d’évaluation des personnels BIATOSS.
  • mettre un terme aux processus d’externalisation et de précarisation des personnels, notamment BIATOSS.
  • refuser les chaires d’excellence

En défendant les universités et les organismes de recherche, nous ne défendons pas seulement les universitaires mais un idéal démocratique, républicain et laïc opposé à celui du gouvernement (droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société, liberté de la recherche et de l’enseignement).

Nous refusons la logique de mise en concurrence des universités et des membres de la communauté universitaire, scientifique et éducative, implicite dans ces décrets, et nous réaffirmons les valeurs de coopération et de solidarité dont la recherche et l’enseignement se nourrissent.
Face à la menace que ce gouvernement fait peser sur ces principes fondateurs, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, scientifique et éducative, ainsi que tous les citoyens, à défendre ces valeurs sans concession et à les promouvoir.

L’université française doit continuer à être le cadre de la démocratisation du savoir pour la formation de citoyens libres et responsables.
La CNU se félicite de l’unité réalisée dans la rue le 28 avec les collègues de la santé et des convergences à venir le 1er mai avec l’ensemble des secteurs
L’université et la recherche sont en lutte depuis trois mois ; aujourd’hui elles sont plus que jamais en résistance.

samedi 18 avril 2009

Position de la CPU concernant la formation des maîtres

Paris, le 16 avril 2009

CPU plénière du 16 avril 2009
Position sur la Formation des maîtres.

La CPU a toujours été favorable à une réforme de la formation des futurs enseignants qui place leur recrutement au niveau master. Mais elle désapprouve la précipitation et les modalités de mise en oeuvre dans lesquelles cette réforme a été engagée.
Comme elle l’a déjà indiqué, la CPU demande clairement le report de la mise en place de la réforme et le maintien en l’état actuel des concours de l’enseignement pour 2010.

La situation reste très confuse sur trois points :

- les conditions d’inscription des étudiants préparant les concours dès la prochaine rentrée, les épreuves et leur calendrier, de même que les dispositifs de préparation doivent être précisés au plus vite. A ce sujet, la CPU a fait des propositions très claires, lors de son CA du 2 avril.

- Pour l’année de fonctionnaire stagiaire des lauréats des concours 2010, la CPU considère que le dispositif actuel doit impérativement être maintenu car les lauréats n’auront pas bénéficié de formation professionnelle particulière.

- les lauréats des concours 2010 doivent pouvoir bénéficier du statut de professeur stagiaire sans l’exigence d’un M2.

Pour l’avenir, il est indispensable d’engager une réflexion approfondie sur la formation initiale et continue et sur le recrutement de tous les futurs enseignants.
C’est pourquoi, la CPU maintient son engagement pour animer cette réflexion au sein de la commission de concertation sur la formation des maîtres. Elle demande cependant que soient clarifiées les relations entre les travaux de cette commission et les concertations engagées par le Ministre de l’Education Nationale avec les organisations syndicales au sein des trois groupes de travail créés à cet effet.


D’autre part, elle rappelle que les travaux de la commission doivent :
• porter sur la remise à plat de la réforme et non sur un aménagement des dispositions initialement prévues
• aborder l’ensemble des problèmes liés à cet enjeu fondamental.
• s’opérer dans la concertation la plus large avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation des maîtres
• se dérouler dans une temporalité conforme aux enjeux.

Parce que les universités avec toutes leurs composantes, dont les IUFM, sont un acteur majeur de la formation des enseignants, elles entendent jouer un rôle central dans les propositions de réforme.

Enfin, face à gravité de la crise que traversent les universités, la CPU demande solennellement aux deux ministres d’apporter de toute urgence les réponses précises aux questions posées et les assurances nécessaires qu’attend légitimement la communauté universitaire.

Texte adopté à l’unanimité par l’assemblée plénière de la CPU

mardi 14 avril 2009

X.Darcos, invité à Dimanche +

voici le lien de l'émission : http://player.canalplus.fr/#/231791

Au programme : ( de la 6éme minute à la 21ème minute )
- Reportages sur des actions qui ne sont pas forcément relayées par les médias (occupation de l'IA de Colmar, chateaux de sable ...).
- il continue à dire que tout va bien , il s'obstine à prôner la fameuse aide personnalisée qui plaît dans les chaumières et pour dire que les désobéisseurs ont tort.
-mise au point sur les iufm et la réforme. Pour lui : "la crise est close puisque les négociations ont eu lieu avec les organisations représentatives". Xavier Darcos profite de ce jour de Pâques pour faire croire à l'opinion publique que "l'ensemble du dispositif (de la mastérisation) est approuvé par les partenaires syndicaux", qu'un accord a été trouvé avec les organisations représentatives" : or le communiqué "Le temps presse" qui a été signé par ces organisations syndicales pointent noir sur blanc les défaillances de la propre lettre de Darcos. (voir article précédent)

Attention, restons vigilants : il est en train de passer en force !!!

samedi 11 avril 2009

Il fût un temps où l'on cherchait les oeufs pour Pâques mais cette année on cherche les maquettes !

L'Agence d'Evaluation de la Recherche de l'Enseignement Supérieur n'évaluera pas les maquettes des masters "métiers de l'enseignement"

« La faible proportion de dossiers remontés (moins de 10 % de l'offre potentielle) ne permet à l'Agence, ni une analyse par académie, ni une analyse nationale comparative par discipline.

En conséquence, l'Aeres décide de ne pas évaluer les masters "métiers de l'enseignement" de la campagne actuelle. » C'est ce qu'indique l'Aeres, à l'issue de son conseil, jeudi 9 avril 2009, au sujet de l'évaluation des masters « enseignement » préparés dans le cadre de la réforme de la formation et des concours enseignants.
En effet, « seuls neuf universités, deux Écoles normales supérieures et huit établissements privés ont déposé des dossiers », signale l'Agence, qui ajoute que sur « 35 académies, seules trois (Reims, Polynésie et Nouvelle-Calédonie) ont une proposition complète ».

Par ailleurs, l'Agence précise que « les dossiers déposés par les établissements ont été constitués en fonction du "cahier des charges" présenté dans la circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 17 octobre 2008 (L'AEF n°103455) et n'ont pu prendre en compte l'incidence sur ce "cahier des charges" des décisions prises par les ministres dans le cadre des négociations récentes avec la CPU et la CDIUFM, d'une part, et avec les syndicats, d'autre part ».

La CNU s'exprime

« Sans l’accord des universitaires, les réformes ne passeront pas ! » : communiqué de presse des porte-parole de la 8e Coordination Nationale des Universités (11 avril 2009)

L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), dans un communiqué du 10 avril, vient de décider de ne pas évaluer les masters « métiers de l’enseignement » que Valérie Pécresse avait demandé aux universités de mettre en place. Ces masters devaient devenir un passage obligé, à la rentrée 2009, pour les étudiants souhaitant préparer les concours de recrutement de l’Education Nationale.
Pourquoi un tel refus ?
L’AERES a estimé que ces masters étaient en nombre trop faible pour être évalués : seule une dizaine d’universités (sur plus de 80) avait finalement fait « remonter » des propositions de masters au Ministère.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos comptaient sur une mise en concurrence effrénée des établissements qui devait mener chaque université à faire remonter sa proposition (ou « maquette »), de peur que l’université voisine ne le fasse, et n’attire, par là même, tous les étudiants souhaitant devenir enseignants.
Mais c’était compter sans le refus catégorique des universitaires de participer à la mise en place d’un système qui attaque de plein fouet le service public d’Education Nationale. D’initiatives personnelles en accords régionaux, de décisions d’UFR en votes de conseils d’administration, le « blocage » de la remontée des masters s’est organisé tout au long de l’hiver, faisant fi des pressions des Ministères qui ne cessaient de reporter la date limite de remise des maquettes, dans l’espoir de gagner à l’usure contre des universitaires déterminés.
Cette détermination s’explique aisément. Les universitaires ont compris le vrai sens de la « mastérisation ».
Les concours seraient d’abord vidés de leur contenu disciplinaire, notamment pour permettre aux étudiants de les préparer tout en rédigeant des mémoires de master et en effectuant des stages. Les étudiants seraient interrogés sur « les programmes des collèges et lycées » et sur le « système éducatif » en général. Au lieu de prouver leur capacité à réfléchir et leurs connaissances disciplinaires, les étudiants devraient avant tout montrer qu’ils savent obéir à leur hiérarchie. Quant à l’année de stage rémunéré et de formation en alternance, elle disparaîtrait, privant ainsi les nouveaux enseignants d’une année de salaire et d’une année de cotisation à la retraite.
En prétextant recruter les jeunes enseignants à Bac+5 afin de revaloriser leur salaire, le gouvernement souhaite avant tout réduire le nombre de fonctionnaires. Des bataillons d’étudiants « reçus » au master d’enseignement mais « collés » au concours, pourraient être recrutés comme contractuels (par exemple pour quelques heures de remplacement dans les collèges et lycées), sans obtenir un poste de titulaire. Les étudiants « mastérisés » iraient frapper aux portes des établissements, espérant être embauchés en CDD, voire en CDI, mais certainement pas comme fonctionnaires d’Etat, ce qui remet en cause l’indépendance et les conditions de travail des enseignants.
La « mastérisation » institutionnaliserait la précarité d’enseignants moins bien formés.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos doivent comprendre qu’ils ne pourront pas mettre en place ce système inique. Si les universitaires ont pu bloquer la remontée des masters cette année, ils pourront le faire à nouveau les années suivantes. Si les Ministres souhaitent vraiment l’autonomie des universités, alors qu’ils entérinent la décision des universitaires de ne pas collaborer à la destruction du service public et à la précarisation de leurs étudiants.
Cette réforme dangereuse et contestée doit être retirée. C’est l’une des conditions, non négociables, à la reprise des cours, que Valérie Pécresse appelle tant de ses vœux.
Les porte-paroles de la Coordination Nationale des Universités

mardi 7 avril 2009

L'Huma- 6 avril

Société
Les IUFM maltraités par le gouvernement

L’acharnement du pouvoir sur son projet de mastérisation, malgré les reculs imposés par la mobilisation, fait qu’aujourd’hui ce texte est devenu ingérable.

Dans les IUFM, on ne sait plus à quel saint (Valérie ?) se vouer. Entre ce que proposait, à l’origine, le projet gouvernemental de réforme des universités concernant la mastérisation et ce que ces propositions sont devenues sous les effets des coups de boutoir de la mobilisation universitaire, la situation est devenue ubuesque. Plus personne n’est en mesure de saisir vraiment ce que le gouvernement réserve demain aux futurs enseignants quant à leur formation initiale. Pour Valérie Robert, de Sauvons l’université, le projet est « devenu une usine à gaz invraisemblable. Les reculs, pas à pas, du ministère sur cette question font que nous sommes aujourd’hui dans le grand n’importe quoi. C’est devenu ingérable parce que le ministère n’arrive pas encore à prononcer le mot "retrait" ». Pour l’y pousser, la huitième coordination nationale des universités, qui se tient aujourd’hui à Paris-III, sur le site d’Asnières (Hauts-de-Seine), devrait appeler à poursuivre une mobilisation qui entre dans sa dixième semaine.
le constat des directeurs d’IUFM
En attendant, il faut bien que ceux qui sont à la tête des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) continuent à les diriger et ce n’est pas une mince affaire. En fin de semaine dernière, la conférence des directeurs d’IUFM a fait le constat que « les dispositions transitoires annoncées à l’été 2008 par les ministres pour l’année 2008-2009 ne pourront pas être tenues. Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n’existeront pas à la rentrée 2009 ». La Conférence relève ainsi que, parmi les rares universités qui avaient proposé des maquettes de masters visant les métiers de l’enseignement, « deux ont décidé à ce jour de les retirer ». Si bien que les directeurs d’IUFM demandent la « reconduction en l’état » pour 2009-2010 « des dispositifs de formation et de recrutement existants », sauf à décider de supprimer tout bonnement toute formation des enseignants pendant l’année 2009-2010.
urgence à relancer la réflexion
Au-delà de la « confusion », épinglée par la conférence, celle-ci juge les étudiants « lésés » car condamnés à ce « dilemme » : « ou bien ils s’inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s’inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master, validation nécessaire pour être définitivement recrutés ». Toutes mesures qui n’ont qu’un but, selon les directeurs : la mise à mort des IUFM. « Cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM. Aujourd’hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire », dénoncent-ils. Face à cette situation dégradée, la conférence appelle de ses voeux « un processus de relance de la réflexion sur cette question et invite tous les acteurs de ce dossier à rejoindre son initiative d’états généraux de la formation des enseignants ».
Samedi, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris, dans le cadre de la ronde infinie des obstinés, qui tourne toujours et qui a même essaimé en province et jusqu’à Fort-de-France en Martinique, les IUFM d’Île-de-France s’étaient donné rendez-vous pour mettre en « formation tortue ». Pour briser les dernières lances de Valérie Pécresse ?

Lettre ouverte à X.Darcos; 6 avril

Lettre ouverte des sociétés savantes et des associations d’enseignants au Ministre de l’Education Nationale

Paris, le 6 avril 2009


À Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale


Monsieur le Ministre,

Bien que vous n’ayez pas répondu à notre lettre ouverte du 12 mars, nous nous adressons de nouveau à vous, en réaction à votre communiqué du 31 mars. Nos sociétés réunissent la plus grande partie des universitaires et enseignants des principales disciplines enseignées dans les établissements dont vous avez la haute responsabilité. Nous sommes notamment les préparateurs de « vos » concours. Toutes disciplines confondues, nous avons déjà attiré votre attention sur les effets pervers du projet de réforme de formation des maîtres et des concours de recrutement qu’au mépris de tous les avertissements, vous voulez mettre en oeuvre dès septembre prochain. Nous ne reprendrons pas ici notre argumentaire.
Après avoir longtemps refusé la discussion, le 18 mars, vous avez admis la nécessité d’un « dialogue raisonnable » et d’une « controverse argumentée », que nous réclamions en vain depuis des mois. Puis vous avez enfin accepté de maintenir les concours en l’état pour 2010. Nous prenons acte de ce premier geste. Il est vrai qu’il n’y avait guère d’autre solution pour tenter de sortir de l’impasse dans laquelle votre ministère s’était engagé. Mais il est évident que cette demi-mesure ne résout rien, à la fois parce qu’elle arrive trop tard, parce qu’elle laisse ouverts nombre de problèmes insolubles, parce qu’elle ajoute à la confusion. En effet, avec la meilleure volonté du monde, le dispositif prévu pour l’année à venir est impossible à appliquer. Plus le temps passe, et plus cette évidence s’impose à tous les acteurs potentiels de la réforme, y compris les mieux disposés.
Il ressort notamment des dispositions décrites dans votre communiqué du 31 mars qu'il faudrait assurer l'an prochain :
- un M2 avec préparation au concours (ancienne version, passé en février 2010),
- un M1 avec préparation au concours (ancienne version), conduisant à un M2 sans concours,
- un M1 sans concours, conduisant à un M2 avec préparation au nouveau concours qui,d'après un communiqué précédent, se passerait en octobre, sans précision de l'année : M1 ou M2 ?

L’inscription en I.U.F.M. vaudrait également « inscription » en M1 ; mais de quel M1 s'agirait-il et quel M2 suivrait ?
Les dispositifs de stages, de bourses, de formation professionnelle et continue ne sont toujours pas précisés. Les quelques maquettes de masters d'enseignement transmises au MESR ne correspondent à aucun de ces schémas : que va faire l’AERES ? Va-t-il falloir composer dans l’urgence cinq ou six sortes de nouvelles maquettes ? Que deviendront les « reçus-collés » que ce système créera ?
Si nous acceptions ce dispositif, le processus de mastérisation serait lancé, avec notre complicité, dans des conditions d'improvisation et de confusion inacceptables, dommageables à nos étudiants et au service public. Et tous les risques de la réforme, déjà maintes fois rappelés, subsisteraient : objectifs inconciliables au sein du master, disparition de la 5e année de formation rémunérée, mise en concurrence des universités, etc. Si nous avons demandé le maintien des concours dans leur format actuel en 2010, ce n'est évidemment pas pour voir la réforme se mettre en place dès 2009 en dépit de toutes les difficultés qui ont été soulevées !
Nous réitérons donc avec plus de force la demande instante que nous vous avons déjà adressée le 12 mars : le report de la réforme dans son ensemble est la seule solution permettant une remise à plat du dossier et une véritable concertation, à laquelle nous devrons être associés (en ce qui concerne le contenu des futurs concours, puis l'organisation des futurs
masters).

Pour dissiper nos craintes et celles de nos étudiants, vous devez retirer le projet actuel, rétablir l'année de stage pratique en alternance rémunérée et prise en compte dans la carrière, et avant tout décréter un vrai moratoire d'une année afin de laisser à la commission représentative le temps de décider du contenu scientifique des concours, de la nature des épreuves disciplinaires, des conditions de préparation et des moyens matériels et humains à prévoir pour assurer aux enseignants de demain une formation digne de ce nom, à la hauteur des ambitions légitimes que vous-même mettez en avant.
Dans l’attente d'une réponse de votre part, nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de notre dévouement au service public de l’Education Nationale.
Premiers Signataires :
Assemblée des Directeurs d’IREM
Association des Germanistes de l'Enseignement Supérieur
Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises
Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie
Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur
Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public
Association des Professeurs de Musique et Musicologie de l'Enseignement Supérieur
Association des Sciences du Langage
Association Fabula
Association Femmes et Mathématiques
Association Française des Catalanistes
Association Française des Enseignants de Français
Association Française des Russisants
Association Guillaume Budé
Association pour l'Encouragement des Etudes Grecques en France
Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques
Commission Française pour l'Enseignement des Mathématiques
Société Botanique de France
Société Chimique de France
Société d'Etude du XVIIe Siècle
Société de Langue et Littérature Médiévales d’Oc et d’Oïl
Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur
Société des Etudes Latines
Société des Etudes Romantiques et Dix-neuviémistes
Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur
Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique de France
Société Française d'Etude du XVIe Siècle
Société Française d'Etude du XVIIIe Siècle
Société Française de Littérature Générale et Comparée
Société Française de Physique
Société Française de Statistique
Société Française des Etudes Japonaises
Société Mathématique de France
Merci d’adresser tout courrier à :
Société Mathématique de France, Institut Henri Poincaré
11 rue Pierre et Marie Curie , F-75231 Paris Cedex 05
smf@dma.ens.fr

31 mars, IUFM de TOULOUSE

Voici une vidéo de la journée d'action du 31 mars à l'iufm de toulouse; celle-ci permet de faire le point sur la logique du gouvernement ainsi que sur l'avenir de la formation des enseignants à ce stade là de la réforme.


dimanche 5 avril 2009

Communiqué de presse du 31 mars


Formation des Enseignants, le temps presse !

Aujourd’hui, 31 mars 2009, la préparation de l’année universitaire 2009 / 2010 est une URGENCE.

Pour répondre à l’inquiétude légitime des étudiants et des personnels engagés dans la formation, il est impératif que des dispositions soient prises pour assurer la prochaine rentrée universitaire, la préparation aux concours et la formation des enseignants

La situation actuelle est extrêmement confuse. Aussi, à l’heure actuelle, la seule solution envisageable pour répondre à la situation d’urgence consiste à maintenir pour l’année 2009 / 2010 les dispositifs actuels, à savoir :
- les épreuves actuelles des concours (ce que le ministère a déjà concédé)
- l’ouverture des inscriptions en IUFM (ce que le ministère a déjà concédé)
- le calendrier des épreuves des concours
- les conditions d’inscription en IUFM et aux concours
- les dispositifs de préparation à ces concours (IUFM et UFR)
- l’année de stagiaire rémunéré à l’issue des concours, dans les conditions actuelles.
Pour préparer l’avenir, et plus particulièrement l’année 2010 / 2011, il convient de mettre en place les conditions d’une véritable réflexion qui s’attachera à définir un cursus de master approprié. Cela mènera à examiner un certain nombre de points :
- le cadrage national
- l’offre de formation sur tout le territoire
- le rôle et l’avenir des IUFM
- la revalorisation et ses effets sur l’ensemble de la profession
- la place des concours, y compris de l’agrégation
- l’organisation et le financement des stages
- le contenu de la formation des enseignants (disciplinaire et professionnelle)
- l’articulation avec la recherche
- la place des différents acteurs de la formation
- la poursuite de la formation (FC, études doctorales, concours internes etc …)
- le financement des études.

Tous ces points doivent faire l’objet d’un travail concerté, réunissant toutes les parties prenantes.
Premiers signataires :
CNFDE (Coordination Nationale Formation des Enseignants), UNEF, FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves), SGEN-CFDT, SNU-IPP, SNPI-FSU, SNEP, SNES, CDUL .(Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR lettres langues arts Sciences Humaines et Sociales),Collectif National SVT, AIRDF (Association Internationale pour la Recherche en Didactique du Français), APMESU (Association des professeurs de Musique et Musicologie de l’Enseignement Supérieur), Société Française de Littérature Générale et Comparée, Société Française d’Études du XVIII°

jeudi 2 avril 2009

Compte rendu de la rencontre des syndicats avec X.Darcos et V.Pécresse

Voici le compte rendu de la rencontre intersyndicale avec nos chers ministres chargés de l'éducation et de l'enseignement supérieur.

Celui-ci clarifie les propos de X.Darcos, dans son communiqué de presse du 20 mars, concernant des points précis sur l'avenir de la formation des futurs enseignants; points qui avaient été noyés dans sa lettre volontairement ou pas!


IUFM Formation des maîtres

Compte-rendu de l’audience avec Xavier Darcos et Valérie Pécresse

27/03/2009


La FSU et ses syndicats enseignants (Gérard Aschieri, Jean Fabbri, Gilles Moindrot, Frédérique Rollet, Claire Pontais…) ont rencontré les ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche au sujet de la formation des enseignants.

Nous avons fait état de la mobilisation des enseignants et des étudiants et rappelé nos désaccords avec un dispositif qui risque d’entraîner une dégradation de la formation professionnelle des enseignants des écoles. Nous avons insisté pour que le dispositif actuel soit abandonné au profit de l’ouverture de négociations et de garanties sur l’année 2009-2010.

Plusieurs points ont été soulevés et éclaircis :

  • Epreuves CRPE 2010

"Les ministres ont confirmé qu’ils maintenaient en l’état les épreuves du concours ainsi que les préparations au concours à l’IUFM. Que des discussions s’ouvriraient sur les concours et les dispositifs d’accompagnement. "

  • Préparation au CRPE 2010, rôle des IUFM, PE1=M1

"A l’issue d’une longue discussion, les ministres ont admis que pour l’année 2009/2010 les inscriptions au concours pourront s’effectuer comme cette année en IUFM et que cette inscription vaudra inscription en M1. Il s’agit d’un point important puisqu’il permet à la formation en IUFM d’être maintenue et assure la poursuite de l’existence des IUFM pour les enseignants des écoles."

  • Nombre de postes au CRPE 2009
" Nous avons demandé le rétablissement à 10 000 du nombre de postes au concours au lieu de 7000 comme le prévoit la « mastérisation » et interrogé sur le nombre de stagiaires en poste en septembre 2010. Le ministère a annoncé que si des lauréats au concours poursuivent leur deuxième année de master et restent étudiants, il sera fait appel aux candidats suivants sur la liste."

  • Fonction des PEMF dans ce nouveau dispositif

" Le ministre de l’Education nationale a confirmé le maintien du rôle des PEMF et confirmé l’ouverture prochaine de discussions sur leurs missions."

  • Lieu de formation

" Les deux ministres se sont également engagés à maintenir l’existence des sites actuels de formation ainsi que le potentiel de moyens. "

  • Comment envisagent-ils l'année de PE 2 ?

" En revanche ils se sont refusé à maintenir, comme ils le font pour les épreuves du concours et les préparations, l’année de PE2 avec 60% du temps en IUFM et 40 % du temps en stages de responsabilité (stage filé et R3)."


Pauline CASTETS, déléguée IUFM pour le SNUipp VAUCLUSE

mardi 31 mars 2009

Actualité FAC Avignon


Action commune de la maternelle à l’université partout en France pour le jeudi 2 avril.

A Avignon :
17 h : Audience d’une délégation à l’IA
18 h : Chaîne Humaine sur le Pont de l’Europe avec distribution de tracts
19h30 : Apéro festif place de l’Horloge

Actions menées par la fac d'avignon la semaine dernière : Enterrement de l’école pour tous,
le comité de mobilisation de l’université d’Avignon, a enterré symboliquement le service public d’éducation nationale. Un article d’Avignews ici et des images en pagaille ici.

Soyons avec la fac Jeudi 18H pont de l'Europe pour défendre nos revendications, il serait bien que l'IUFM y soit présent en plus on aime les farandoles :) !!

Certaines universités mettent en place des masters "Enseignement" dès 2009

L'enseignement catholique propose déjà ses masters

Alors que la bataille universitaire contre la remontée des masters de formation des enseignants fait rage, l'enseignement catholique propose déjà en ligne 7 masters "spécifiques" pour la formation des enseignants.

"Les universités catholiques", lit-on sur le site "Devenir enseignant", "ont toutes opté pour cette deuxième formule". Il s'agit de masters pluridisciplinaires « métiers de l’éducation et de la formation » pour la préparation des concours de professeurs des écoles, de collège et lycée mais aussi d’autres métiers de l’éducation. "Sept masters pluridisciplinaires « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » ouvrent donc à la rentrée 2009. Ce sont des diplômes d’Etat. Ils sont proposés par ces universités, en partenariat avec les centres de formation de l’enseignement catholique".

Alors que des boucliers se sont levés dans toutes les universités,
qui aurait pensé que le gouvernement trouverait son meilleur soutien dans l'Eglise ?

Des enseignants de la République, garante de la LAÏCITÉ, qui seront formés au sein de l'université catholique ?!
Voilà le genre de dérives que la suppression des IUFM développera...


extrait du café pédagogique l'expresso du 31 mars 2009

lundi 30 mars 2009

Le Café péda s'exprime sur le maintien des IUFM

Dossier du Café Pédagogique du 30 MARS :
les IUFM pourront inscrire les étudiants

Les IUFM, leurs antennes départementales et leur réseau d’enseignants-formateurs continueront de pouvoir inscrire les étudiants en M1. Après les annonces faites au lendemain de la manifestation du 19 mars (maintien des concours sous leur forme actuelle en 2010, première année de titularisation comprenant un tiers de formation…), celles de vendredi dernier sonnent comme un nouveau recul des ministres concernés (V. Pécresse et X. Darcos) sur la question de la formation.
Recul stratégique pour faire éclater un front de contestation qui continue d’être une aiguille plantée dans la communication gouvernementale, ou défaite réelle ?
Il est encore trop tôt pour juger, tant les incertitudes sont nombreuses : la « transition » de l’année 2009-1010 permettra-t-elle réellement aux IUFM, désormais intégrées dans les universités, de se construire un avenir pérenne ?
Recul stratégique ou défaite ?
Le ministre termine lundi 30 mars un cycle de rencontres « bilatérales » avec les syndicats, à la suite desquelles il publiera un communiqué. Mais la FSU a allumé une mèche qui a fait tourner les mails des profs et des étudiants d’IUFM dès vendredi : l’inscription possible des étudiants dans les IUFM, la promesse de sauvegarder les centres départementaux est une réussite indéniable, à porter au crédit de la mobilisation, au premier rang de laquelle la coordination menée par A. Ouzoulias, S. Plane et C. Pontais a permis de trouver des débouchés aux expressions « spontanées » nées dans les IUFM, reprises ensuite par les syndicats, avec des écarts de mobilisation importants selon les régions. Aujourd'hui, leur "Coordination nationale formation des enseignants" réclame toujours le retrait de la réforme et la convocation d’États Généraux; La FSU et le SGEN-CFDT, reçus en fin de semaine, y voient un recul sous la pression de la mobilisation : Gilles Moindrot, pour le SNUipp, estime que les engagements ministériels permettent de maintenir le potentiel de formation des IUFM.
Même avis au SGEN ou T. Cadart estime qu’un dialogue serein va maintenant pouvoir s’engager pour les parcours « définitifs » qui commenceront à partir de 2011. Le SE-UNSA, qui est reçu lundi matin, craint que les IUFM « se replient sur la formation des professeurs d’école », celle des enseignants du second degré étant « atomisée » dans les parcours universitaires disciplinaires.
Premier et second degré, deux métiers opposés ?
Derrière ces deux visions qui pourraient paraître opposées, une réalité qui semble se dessiner : la très virtuelle « unification » des filières de formation des enseignants, de la maternelle au lycée, dont rêvait l’IUFM a sa création, semble de plus en plus condamnée à rester un mythe. Si on accepte l’idée que des enseignants des écoles puissent recevoir une formation comportant un volant important de « professionnel», pas sûr qu'elle fasse consensus dans le second degré.
Pour Christian Chevallier, du SE-UNSA, « considérer que pour les enseigants du second degré la formation disciplinaire est le coeur de la formation constituerait un recul historique et un non sens au regard du socle commun de la scolarité obligatoire ». Réclamant un recrutement à la licence, suivi d’une formation professionnelle de deux ans en alternance, son organisation s’oppose aux thèses du SNES, syndicat majoritaire, dont le récent congrès de Perpignan réclame pour les enseignants du second degré un recrutement à l’issue de masters disciplinaires, avant deux années de formations en alternance.
Le SNES refuse la référence aux « 10 compétences de l’enseignant », pierre angulaire de l’actuel cahier des charges de la formation : « Il multiplie les pressions inutiles et les évaluations sur les stagiaires ». Pour ce syndicat, «l’accès aux métiers de l’enseignement et de l’éducation doit rester possible quel que soit le cursus des candidats aux concours. Il n’est donc pas question de créer de filière enfermant les étudiants ». Le syndicat est cependant favorable à des modules de professionnalisation dans les formations universitaires, assorties d’aides et de pré-recrutement.
Dilemme du verre à moitié plein
Soucieux de désamorcer une tension universitaire qui reste pour lui préoccupante, il semble que l’Elysée et X. Darcos soient prêts à sortir d’un conflit dangereux en donnant des gages aux syndicats majoritaires : dans le premier degré, l’essentiel est de sauver le potentiel de formation des départements, des maîtres-formateurs et de la formation continue sur le temps de travail. Les propositions actuelles pourraient permettre d’imaginer une solution que les préserve pour l’avenir, même si les négociations sur les moyens de formation risquent d’être âpres. Pour le second degré, à l’inverse, le maintien de l’essentiel de la formation dans le cadre disciplinaire des UFR ne semble choquer que les partisans d’une « professionnalisation » fortement renforcée dans la formation initiale des professeurs.
La nouvelle situation va donc poser un problème difficile aux IUFM et aux universités, qui bloquent majoritairement les « maquettes » de formation, indispensables pour faire agréer par le ministère les masters proposés par les universités : sans celles-ci, pas de formation possible en IUFM, au moins pour les professeurs d’école. Réponse dans quelques jours avec l’analyse que vont faire les personnels engagés dans l’action dans les IUFM et dans les universités, mais aussi avec le positionnement définitif des syndicats et des fédérations syndicales. Ca risque de batailler encore ferme dans les listes de diffusion des uns et des autres….

samedi 28 mars 2009

Maintien des inscriptions en IUFM pour 2009-2010

Formation des enseignants : maintien des inscriptions en IUFM en 2009-2010
Dépêche AFP, Vendredi 27 mars 2009

Les étudiants qui entendent préparer les concours d’enseignants en 2009-2010 pourront s’inscrire pour cela en première année d’IUFM, comme actuellement, a annoncé la FSU à l’issue d’une rencontre au ministère de l’Education nationale avec Xavier Darcos et Valérie Pécresse.
En outre, cette première année d’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) permettra d’avoir une équivalence en master 1 (M1), a précisé à la presse vendredi le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri.
"Pour l’année 2009-2010, il y aura le maintien des inscriptions en IUFM, il y aura le maintien de la même formation, avec un système qui, par convention, permettra que l’année en IUFM soit validée comme un M1", a-t-il déclaré.
Les étudiants voulant enseigner dans les écoles, en collèges ou lycées, auront aussi le choix de s’inscrire directement en master 1 à l’université, avec possibilité de passer le concours.
"Pour pouvoir se présenter aux concours de la session 2010, les étudiants devront au moins être inscrits en M1. Et pour l’année de transition 2009-2010, l’inscription en IUFM vaudra inscription en M1 par convention avec les universités", a confirmé le ministère de l’Education, interrogé par l’AFP

Autres engagements obtenus, selon Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : les ministres ont fait part de leur "volonté très forte de maintenir les moyens affectés à la formation et à la préparation des maîtres en IUFM, ainsi que l’ensemble des antennes départementales" de ces instituts.
"Pour 2011", année où doit s’appliquer l’ensemble de cette réforme de la formation des enseignants, "on a listé les points sur lesquels on allait pouvoir négocier. D’une certaine manière, cette liste correspond à une forme de remise à plat du dispositif tel qu’il était envisagé", a dit M. Aschieri.
"On a une série de mesures sur lesquelles les ministres reculent, sous la pression de la mobilisation, tant mieux", a commenté M. Moindrot.
Selon la FSU, les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur se sont engagés à mettre ces points par écrit à l’issue des discussions avec l’ensemble des syndicats, qui se déroulent jusqu’à lundi.
Pour autant, la FSU a encore de "grandes inquiétudes" sur la façon dont seront organisés les stages en responsabilité en master 2, notamment.
"Aujourd’hui, on a maintenu, pour 2009-2010, l’apparail de formation tel qu’il existait, c’est important", a affirmé le secrétaire général du Sgen-CFDT Thierry Cadart, à l’issue de sa rencontre avec les deux ministres.
Le gouvernement "a sagement repoussé tout ce qui était impossible à mettre en place ou tout ce qui allait avoir un effet dommageable sur la formation", s’est-il félicité.
Sur la suite de la réforme, "nous avons obtenu que l’on discute dans des groupes de travail", en plus de la commission de suivi qui doit être installée, a-t-il dit.

jeudi 26 mars 2009

A la fac d'Avignon ...

La Provence :

Avignon : 4 amphis pleins à craquer votent le filtrage total

Publié le jeudi 26 mars 2009

Étudiants et profs ont décidé de maintenir un mouvement dur

Du jamais-vu à la fac d'Avignon lors d'un mouvement de grève. Les étudiants sont appelés à s'exprimer à bulletin secret sur la poursuite du mouvement.

De mémoire d'enseignant (enseignant gréviste, il faut le préciser), même lors du mouvement anti-CPE, jamais AG à la fac d'Avignon n'avait connu pareille affluence. Hier matin, à l'issue de - déjà - sept semaines de grève, les quatre amphithéâtres de l'Université d'Avignon ont fait le plein.
Il faut dire que le rendez-vous fixé hier avait son importance, s'agissant de savoir si le mouvement devait, ou non, se poursuivre et selon quelles modalités.
Dans un premier temps, et à l'issue d'un vote à main levée, une large majorité des personnes présentes dans les salles (étudiants mais également enseignants) se sont donc prononcées pour la continuité de la grève. Une première à la fac Dans la foulée, une seconde consultation, mais cette fois à bulletin secret, donnait une majorité de votants (794 bulletins) pour un "filtrage total", contre 663 pour un "filtrage partiel"(deux jours seulement dans la semaine). On s'arrête un instant sur la méthode retenue pour ce second vote. Car là encore, de mémoire d'étudiant, jamais vote à bulletin secret n'avait été pratiqué lors d'un mouvement de grève dans l'université d'Avignon.
C'est d'ailleurs un reproche que les grévistes ont souvent dû affronter. C'était donc, hier, une première à la fac d'Avignon, mise en oeuvre de façon à éviter que cette consultation ne soit l'objet de critiques évoquant de possibles manipulations. Ou encore que soient évoquées des pratiques antidémocratiques.
Quant aux urnes, qui faisaient leur apparition dans un tel cadre à l'université, elles avaient été prêtées par la mairie d'Avignon. Précision importante : même dans le cadre du filtrage total, les étudiants en classes "prépa" pourront passer les barrages.

mercredi 25 mars 2009

Canard enchainé du 25 mars


Dans l'édition du Canard enchainé du 25 mars, deuxième article où Sarkozy se livre ...

Communiqué de presse de la CD IUFM

Communiqué de presse Lundi 23 mars 2009
Mastérisation : sortir de la confusion et de l’incohérence (bis repetita)

La Conférence des directeurs d’IUFM ne cesse d’attirer l’attention sur le degré de confusion et
d’incohérence atteint par la réforme du recrutement et de la formation des enseignants à force d’ajouts et de rectifications successifs.

Les mesures concernant le caractère transitoire de l’année 2009-2010 ne font que rajouter un peu plus de confusion et d’incohérence :

- la juxtaposition de trois catégories d’étudiants qu’il faut désormais traiter de manière différente ;

- la nécessité de bricoler un dispositif à la hâte pour un nombre significatif d’étudiants, ceux qui
préparent les concours de professeur des écoles, des lycées professionnels, de conseiller principal
d’éducation ;

- l’obligation pour la plupart d’entrer dans la logique de préparation des actuels concours et de
s’inscrire simultanément dans des masters (quand ils existent) qui ont été construits dans une toute autre logique ;

- et, au bout du compte, la dévalorisation et la perte de crédibilité pour ces masters.

Il existe pourtant une solution simple, claire, cohérente, efficace et lisible.

Puisque l’on proroge officiellement les concours actuels, il suffit de proroger l’année qui les prépare et l’année de formation professionnelle en alternance qui les suit. Il y a là un dispositif qui, depuis une vingtaine d’années, a fait la preuve de sa cohérence et de son efficacité.
Il est alors très simple (moyennant le renforcement de la dimension recherche du mémoire de seconde année) de délivrer le diplôme ou le grade de master à tous ceux qui auront réussi ce parcours difficile et particulièrement sélectif.

Construire l’avenir
De plus, pour construire l’avenir, la Conférence des directeurs d’IUFM réitère sa proposition d’organiser des États Généraux de la formation des enseignants sous forme d’une consultation rigoureuse et démocratique de tous les acteurs de ce dossier.

Conférence des directeurs d'IUFM

Café pédagogique, 23 MARS


Formation des enseignants : Un recul et tout se complique…

L'annonce par X Darcos du maintien des concours habituels en 2010 est bien un recul. Mais est-ce compatible avec l'installation d'une nouvelle formation à ces concours ?
Dans une lettre adressée aux syndicats le 20 mars, Xavier Darcos annonce que "les concours seront maintenus dans leur état actuel pour la session 2010". Le ministre a entendu la revendication qui secoue les universités depuis 2 mois. Même recul sur la formation professionnelle des enseignants : "à partir de la rentrée 2010, une partie des obligations de service, de l'ordre d'un tiers, sera consacrée à une formation continuée renforcée permettant la mise en place d'un tutorat et de retours réguliers en formation universitaire à visée disciplinaire ou professionnelle". Par ailleurs le ministre accorde que pourront s'inscrire aux concours 2010 les étudiants déjà titulaires d'un master ou inscrits en M2 et, à titre exceptionnel, "les candidats présents aux épreuves d'admissibilité de la session 2009" ainsi que "les étudiants inscrits en M1 à la rentrée 2009". Ces derniers devront obtenir leur M2 à l'issue de l'année 2010-2011 pour devenir fonctionnaires.

C'est dire qu'il règne un certain flou entre le maintien de concours qui n'évoquent pas la nécessité d'être en master pour y accéder et un texte qui parle de masterisation. Ce flou est d'autant plus grand que très peu d'universités ont défini un programme de master, la plupart refusant d'envoyer leurs maquettes. Enfin le texte ne mentionne nulle part les IUFM qui pourtant semblent les seuls aujourd'hui en état de proposer une formation effective à la rentrée…

Partant de là, le front anti-Darcos semble se briser. L'Autonome Sup voit dans le texte ministériel "le geste que la communauté universitaire attendait". La FSU parle d'un "infléchissement réel du dossier". "Pour l'horizon 2011", note la FSU, "le ministre semble travailler maintenant sur un dispositif beaucoup plus ouvert tant dans la conception de la formation des enseignants que dans l'articulation de celle-ci avec les concours, dont les modalités et la temporalité restent pour partie à construire". Mais le syndicat estime que "ces annonces restent insuffisantes sur d'autres points : décharge de service pour les stagiaires trop faible, absence de réels pré-recrutements, flou sur le contenu de la formation de l’année de stagiaire, absence de référence aux IUFM". Il appelle donc à "poursuivre la mobilisation notamment dans l’action du 24 mars".

Le Snuipp est déjà plus critique. "Le contenu des épreuves du concours de recrutement des professeurs des écoles étant maintenu, le SNUipp demande donc que la formation en IUFM seule formation existante pour les épreuves actuelles soit maintenue et que les étudiants puissent continuer de s’y inscrire. Il serait incohérent et aberrant de se priver de l’expérience des formateurs actuels et de ne pas utiliser le dispositif de stages existant. Le SNUipp demande que cette année de préparation soit reconnue comme première année de master". Le Snuipp évoque "un dispositif aussi précipité qu’aventureux qui comporte le risque d’une dégradation de la formation professionnelle des enseignants avec ses conséquences néfastes pour les élèves" et appelle aussi à la mobilisation le 24 mars.

Le Sgen-CFDT salue "des annonces importantes mais qui… ne lèvent pas toutes les incertitudes… Pour l'année qui vient, les étudiants actuellement en licence pourront être recrutés en 2010 par des concours ayant une forme maintenue. Pour le Sgen-CFDT, il va de soi que cette décision doit s'accompagner du maintien en l'état actuel des modalités et dispositifs de préparation à ces concours dans les IUFM et les autres composantes universitaires concernées, cette année de préparation devant être validée comme M1 moyennant des adaptations prenant en compte la dimension recherche". Le Sgen estime que "les jours qui viennent seront déterminants pour l'avenir des IUFM et de leurs personnels et plus largement de la formation initiale des enseignants".

Les critiques les plus dures viennent des coordinations. La Coordination nationale des universités parle de "manœuvre dilatoire" et "d'invraisemblable inconséquence". Elle demande le retrait de la réforme de la formation des enseignants. Sauvons l'Université souligne comme la Coordination de la formation des enseignants des incohérences du texte ministériel. " Autre casse-tête à venir pour les universités : pour la préparation des CAPES, il faudrait, si l’on suit la logique du ministre, assurer l’an prochain dans chaque discipline un M2 intégrant la préparation du concours ancien, un M1 intégrant la préparation du concours ancien et conduisant à un M2 sans préparation au concours, et un M1 sans préparation au concours, conduisant à un M2 avec préparation au concours nouveau… Et il en va exactement de même pour la préparation au professorat des écoles. On mesure l’opacité totale de l’offre de formation des universités l’an prochain !" La Coordination FDE estime que " ce maintien des concours dans leur forme actuelle est une concession, dont il faut se réjouir, mais qui aboutit à une absurdité : il est impossible de préparer aux concours dans leur forme actuelle dans le cadre d’un master professionnel adapté à la préparation de concours modifiés".

Interrogé par le Café, André Ouzoulias, professeur d'IUFM, reconnaît la concession ministérielle en ce qui concerne le concours mais assortie d'une "tromperie". " Comme le maintien des épreuves est assorti d'une modification des conditions d'inscription énoncée au § 8 (seuls pourront s'inscrire les étudiants disposant d'un master ou inscrits en M2), cette concession est sans aucune valeur. En changeant le niveau de recrutement dès la prochaine session, Xavier Darcos engage en effet le processus de mastérisation voulu par le gouvernement dès 2009-2010, processus dont nous avons dit que, tel qu'il est conçu, il conduirait à une grave détérioration de la formation des enseignants… Si les syndicats acceptaient la modification des critères d'inscription, le processus de mastérisation serait lancé, avec leur accord, dans des conditions d'improvisation inacceptables au regard des exigences d'une formation d'enseignant. Les risques les plus importants que nous avons pointés jusqu'ici ne seraient pas évités : mise en concurrence des universités, des départements et des IUFM, maintien d'une année de M2 avec des objectifs inconciliables (ECTS du master, mémoire de recherche, concours et, éventuellement stage !), une 5e année de formation qui n'est plus rémunérée, dissolution progressive des IUFM, de leur potentiel de compétences et de recherche".

Pour Jean-Louis Auduc, directeur-adjoint d'IUFM, également interrogé par le Café, "tout reste à faire… Trop tournés vers l’amont, c’est-à-dire vers la validation de savoirs universitaires, et peu vers l’aval, c’est- à-dire les compétences nécessaires à l’exercice du métier, ces concours doivent être modifiés dans l’avenir".

En attendant, la journée du 24 mars devrait d'un côté voir défiler des syndicats ayant des approches différentes, de l'autre côté des tractations se nouer pour sortir d'un imbroglio administratif et politique.

mardi 24 mars 2009

Etat général sur les mobilisations ' IUFM en colère ! '

En ce 24 mars, manifestons ...

à Aix : (source : un formateur de l'iufm d'Aix)
deux rendez-vous :
- 12 heures, site d'Aix, petit amphi, assemblée générale des formateurs et des élèves professeurs,
- 14 heures, devant le Rectorat, manifestation avec lancer de chaussures.

Le ministre de l'éducation nationale n'a pas bien compris ce qu'il devait changer dans sa réforme. Si nous voulons être entendus nous devons encore agir. Demain doit être une action réussie.
Pour défendre l'avenir de l'école pour tous et le métier d'enseignant soyez nombreux à vous rassembler devant le rectorat.
2 ou 3 heures de cours qui ne seront pas assurées ce n'est pas beaucoup par rapport à l'intérêt collectif. Venez avec vos stagiaires (PE2) et vos étudiants (PE1).


TOUS ENSEMBLE, MANIFESTONS
Aix : 14 h, Rectorat, lancer de chaussures
Grenoble : 11 h, campus St Martin d’Hères jusqu’au rectorat
Amiens : 11 h, gare d’Amiens pour prendre le train
Lille : 14 h 30, Porte de Parisde 12 h 13 en direction de Paris Paris : 14, Port Royal
Bordeaux : 14 h, pl. de la Victoire et 21 h, place de la Bourse
Poitiers : 14 h, départ université amphi Jpour une manif aux flambeaux avec rencontre à 21 h 30 sur le Pont de Pierre avec les enseignants du second degré
Reims : 10 h, place Drouet d’Erlon Rouen : 15 h 30, rectorat
Caen : 16 h 30, à Phénix
Rennes : 17 h 30, place de la Mairie
Clermont-Ferrand : 10 h, place Gergovia
Strasbourg : 15 h, parvis de la fac de droit
Dijon : rendez-vous à 14 h devant le rectorat et
Toulouse : 14 h, place du Capitole manif nocturne à 19 h 30 place de la Libération. ....

Bref de nombreux IUFM sont mobilisés, ce n'est pas la futile lettre de X.Darcos qui stoppera notre détermination
ON VEUT UN VRAI AVENIR POUR :
* LES FUTURS ENSEIGNANTS --> une formation spécifique au métier d'enseignement et non n'importe quel master,
* LES ENSEIGNANTS --> maintenir la formation continue et une équipe avec des collègues débutants formés
* ET LES ELEVES --> l'évolution du système éducatif est en emprise directe sur l'évolution de la société
alors LUTTONS TOUS ENSEMBLE