jeudi 30 avril 2009

Sylvie Plane fait une mise au point

Chacun d'entre nous, a déjà entendu ici ou là, le nom de Sylvie Plane.
Cette chercheuse et prof en IUFM s'exprime quant aux mesures transitoires de la mastérisation telles quelles sont envisagées par le gouvernement et nous met en garde contre une tentative de passage en force de la réforme.

Diaporama à consulter :
http://docs.google.com/Present?docID=dfvq5f96_8dn4mqxgs&revision=_latest&start=0&theme=blank&cwj=true

Faire le point dans la presse

Revue de presse :

Quelques actulaités pour prendre conscience de ce que les médias disent sur la réforme des ensignants, l'université, l'iufm...

Le monde du 30 avril :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_4fdh69sf8

La voix du nord : (inscriptions en iufm?)
http://docs.google.com/Doc?docid=dfvq5f96_5fmrnhbft&hl=en

Paris Normandie :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_6djj7gd53

Dossiers du monde :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_7g9v67jhj

La ronde des obstinés

La ronde des obstinés amorcée à Paris en mars commence à éclore dans plusieurs grandes villes,

voici quelques liens :
- vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x93ku1_la-ronde-des-obstines-de-grenoble_news
- photos :
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731493-img_3089.html
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731504-img_3069.html
-article de presse "Libération" :
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/03/ilt-ont-dj-tour.html

29 avril : 9ème Coordinaton Nationale des Universités

Déclaration de la 9e CNU

Les délégués de la communauté universitaire et de la recherche représentant 64 établissements, réunis le 29 avril 2009 à la Sorbonne pour la neuvième réunion de la Coordination des Universités née le 22 janvier 2009 réaffirment leur solidarité et leur opposition déterminée aux projets du gouvernement.

Persistant dans son refus de réelles négociations, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a fait passer en force, pendant les vacances de printemps, les décrets sur le statut des enseignants-chercheurs, le CNU et le contrat doctoral unique. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait de même pour la réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés. Le ministère s’est même opposé à la demande clairement formulée par la CPU concernant ce dernier point, au mépris des règles qu’il avait lui-même fixées concernant l’évaluation des maquettes par l’AERES. Ce déni des principes démocratiques nous renforce dans notre détermination.

Partout en Europe où ont été mises en place des réformes similaires dans le cadre du processus de Bologne (Italie, Grèce, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Espagne...), ces dernières ont eu pour conséquence, à très court terme, des hausses massives de frais d’inscription, la précarisation des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, la disparition d’emplois techniques et administratifs, ainsi qu’une concurrence délétère entre les individus, les équipes et les établissements.

Nous réaffirmons que la crise actuelle que traversent l’université et la recherche tire son origine du Pacte pour la Recherche, de la loi LRU et de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Pour cette raison, nous restons attachés à la plateforme de revendications dont tous les points sont liés et que nous avons maintes fois rappelée :
  • Abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche.
  • Retrait du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés, qui menace à très court terme le système public d’éducation
  • Retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le CNU
  • Retrait du contrat doctoral unique
  • Rétablissement des postes supprimés en 2009, mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires concernant l’ensemble de la communauté universitaire et résorption de la précarité.
  • Opposition aux principes de dotation budgétaires (système SYMPA), qui mettent dès à présent en danger les filières technologiques universitaires (IUT, IUP, IUFM, etc...).
  • Arrêt du démantèlement des organismes publics de recherche et réaffirmation de leur rôle d’opérateur de recherche
  • Opposition aux mesures qui conduisent à la précarisation des étudiants (démantèlement du CROUS, augmentation prévisible des frais d’inscription, etc...)

Nous appelons à continuer la grève, à intensifier le mouvement et à :

  • ne faire remonter aucune maquette de master de formation des enseignants actant la réforme actuelle et refuser de les appliquer si elles sont imposées par le ministère
  • appeler au refus du vote des compétences élargies par les conseils d’administration des universités
  • faire voter par les conseils centraux des motions contre l’application de la modulation de service et refuser, le cas échéant, les évaluations personnelles prévues dans ce cadre.
  • refuser la mise en place des entretiens professionnels d’évaluation des personnels BIATOSS.
  • mettre un terme aux processus d’externalisation et de précarisation des personnels, notamment BIATOSS.
  • refuser les chaires d’excellence

En défendant les universités et les organismes de recherche, nous ne défendons pas seulement les universitaires mais un idéal démocratique, républicain et laïc opposé à celui du gouvernement (droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société, liberté de la recherche et de l’enseignement).

Nous refusons la logique de mise en concurrence des universités et des membres de la communauté universitaire, scientifique et éducative, implicite dans ces décrets, et nous réaffirmons les valeurs de coopération et de solidarité dont la recherche et l’enseignement se nourrissent.
Face à la menace que ce gouvernement fait peser sur ces principes fondateurs, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, scientifique et éducative, ainsi que tous les citoyens, à défendre ces valeurs sans concession et à les promouvoir.

L’université française doit continuer à être le cadre de la démocratisation du savoir pour la formation de citoyens libres et responsables.
La CNU se félicite de l’unité réalisée dans la rue le 28 avec les collègues de la santé et des convergences à venir le 1er mai avec l’ensemble des secteurs
L’université et la recherche sont en lutte depuis trois mois ; aujourd’hui elles sont plus que jamais en résistance.

samedi 18 avril 2009

Position de la CPU concernant la formation des maîtres

Paris, le 16 avril 2009

CPU plénière du 16 avril 2009
Position sur la Formation des maîtres.

La CPU a toujours été favorable à une réforme de la formation des futurs enseignants qui place leur recrutement au niveau master. Mais elle désapprouve la précipitation et les modalités de mise en oeuvre dans lesquelles cette réforme a été engagée.
Comme elle l’a déjà indiqué, la CPU demande clairement le report de la mise en place de la réforme et le maintien en l’état actuel des concours de l’enseignement pour 2010.

La situation reste très confuse sur trois points :

- les conditions d’inscription des étudiants préparant les concours dès la prochaine rentrée, les épreuves et leur calendrier, de même que les dispositifs de préparation doivent être précisés au plus vite. A ce sujet, la CPU a fait des propositions très claires, lors de son CA du 2 avril.

- Pour l’année de fonctionnaire stagiaire des lauréats des concours 2010, la CPU considère que le dispositif actuel doit impérativement être maintenu car les lauréats n’auront pas bénéficié de formation professionnelle particulière.

- les lauréats des concours 2010 doivent pouvoir bénéficier du statut de professeur stagiaire sans l’exigence d’un M2.

Pour l’avenir, il est indispensable d’engager une réflexion approfondie sur la formation initiale et continue et sur le recrutement de tous les futurs enseignants.
C’est pourquoi, la CPU maintient son engagement pour animer cette réflexion au sein de la commission de concertation sur la formation des maîtres. Elle demande cependant que soient clarifiées les relations entre les travaux de cette commission et les concertations engagées par le Ministre de l’Education Nationale avec les organisations syndicales au sein des trois groupes de travail créés à cet effet.


D’autre part, elle rappelle que les travaux de la commission doivent :
• porter sur la remise à plat de la réforme et non sur un aménagement des dispositions initialement prévues
• aborder l’ensemble des problèmes liés à cet enjeu fondamental.
• s’opérer dans la concertation la plus large avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation des maîtres
• se dérouler dans une temporalité conforme aux enjeux.

Parce que les universités avec toutes leurs composantes, dont les IUFM, sont un acteur majeur de la formation des enseignants, elles entendent jouer un rôle central dans les propositions de réforme.

Enfin, face à gravité de la crise que traversent les universités, la CPU demande solennellement aux deux ministres d’apporter de toute urgence les réponses précises aux questions posées et les assurances nécessaires qu’attend légitimement la communauté universitaire.

Texte adopté à l’unanimité par l’assemblée plénière de la CPU

mardi 14 avril 2009

X.Darcos, invité à Dimanche +

voici le lien de l'émission : http://player.canalplus.fr/#/231791

Au programme : ( de la 6éme minute à la 21ème minute )
- Reportages sur des actions qui ne sont pas forcément relayées par les médias (occupation de l'IA de Colmar, chateaux de sable ...).
- il continue à dire que tout va bien , il s'obstine à prôner la fameuse aide personnalisée qui plaît dans les chaumières et pour dire que les désobéisseurs ont tort.
-mise au point sur les iufm et la réforme. Pour lui : "la crise est close puisque les négociations ont eu lieu avec les organisations représentatives". Xavier Darcos profite de ce jour de Pâques pour faire croire à l'opinion publique que "l'ensemble du dispositif (de la mastérisation) est approuvé par les partenaires syndicaux", qu'un accord a été trouvé avec les organisations représentatives" : or le communiqué "Le temps presse" qui a été signé par ces organisations syndicales pointent noir sur blanc les défaillances de la propre lettre de Darcos. (voir article précédent)

Attention, restons vigilants : il est en train de passer en force !!!

samedi 11 avril 2009

Il fût un temps où l'on cherchait les oeufs pour Pâques mais cette année on cherche les maquettes !

L'Agence d'Evaluation de la Recherche de l'Enseignement Supérieur n'évaluera pas les maquettes des masters "métiers de l'enseignement"

« La faible proportion de dossiers remontés (moins de 10 % de l'offre potentielle) ne permet à l'Agence, ni une analyse par académie, ni une analyse nationale comparative par discipline.

En conséquence, l'Aeres décide de ne pas évaluer les masters "métiers de l'enseignement" de la campagne actuelle. » C'est ce qu'indique l'Aeres, à l'issue de son conseil, jeudi 9 avril 2009, au sujet de l'évaluation des masters « enseignement » préparés dans le cadre de la réforme de la formation et des concours enseignants.
En effet, « seuls neuf universités, deux Écoles normales supérieures et huit établissements privés ont déposé des dossiers », signale l'Agence, qui ajoute que sur « 35 académies, seules trois (Reims, Polynésie et Nouvelle-Calédonie) ont une proposition complète ».

Par ailleurs, l'Agence précise que « les dossiers déposés par les établissements ont été constitués en fonction du "cahier des charges" présenté dans la circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 17 octobre 2008 (L'AEF n°103455) et n'ont pu prendre en compte l'incidence sur ce "cahier des charges" des décisions prises par les ministres dans le cadre des négociations récentes avec la CPU et la CDIUFM, d'une part, et avec les syndicats, d'autre part ».

La CNU s'exprime

« Sans l’accord des universitaires, les réformes ne passeront pas ! » : communiqué de presse des porte-parole de la 8e Coordination Nationale des Universités (11 avril 2009)

L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), dans un communiqué du 10 avril, vient de décider de ne pas évaluer les masters « métiers de l’enseignement » que Valérie Pécresse avait demandé aux universités de mettre en place. Ces masters devaient devenir un passage obligé, à la rentrée 2009, pour les étudiants souhaitant préparer les concours de recrutement de l’Education Nationale.
Pourquoi un tel refus ?
L’AERES a estimé que ces masters étaient en nombre trop faible pour être évalués : seule une dizaine d’universités (sur plus de 80) avait finalement fait « remonter » des propositions de masters au Ministère.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos comptaient sur une mise en concurrence effrénée des établissements qui devait mener chaque université à faire remonter sa proposition (ou « maquette »), de peur que l’université voisine ne le fasse, et n’attire, par là même, tous les étudiants souhaitant devenir enseignants.
Mais c’était compter sans le refus catégorique des universitaires de participer à la mise en place d’un système qui attaque de plein fouet le service public d’Education Nationale. D’initiatives personnelles en accords régionaux, de décisions d’UFR en votes de conseils d’administration, le « blocage » de la remontée des masters s’est organisé tout au long de l’hiver, faisant fi des pressions des Ministères qui ne cessaient de reporter la date limite de remise des maquettes, dans l’espoir de gagner à l’usure contre des universitaires déterminés.
Cette détermination s’explique aisément. Les universitaires ont compris le vrai sens de la « mastérisation ».
Les concours seraient d’abord vidés de leur contenu disciplinaire, notamment pour permettre aux étudiants de les préparer tout en rédigeant des mémoires de master et en effectuant des stages. Les étudiants seraient interrogés sur « les programmes des collèges et lycées » et sur le « système éducatif » en général. Au lieu de prouver leur capacité à réfléchir et leurs connaissances disciplinaires, les étudiants devraient avant tout montrer qu’ils savent obéir à leur hiérarchie. Quant à l’année de stage rémunéré et de formation en alternance, elle disparaîtrait, privant ainsi les nouveaux enseignants d’une année de salaire et d’une année de cotisation à la retraite.
En prétextant recruter les jeunes enseignants à Bac+5 afin de revaloriser leur salaire, le gouvernement souhaite avant tout réduire le nombre de fonctionnaires. Des bataillons d’étudiants « reçus » au master d’enseignement mais « collés » au concours, pourraient être recrutés comme contractuels (par exemple pour quelques heures de remplacement dans les collèges et lycées), sans obtenir un poste de titulaire. Les étudiants « mastérisés » iraient frapper aux portes des établissements, espérant être embauchés en CDD, voire en CDI, mais certainement pas comme fonctionnaires d’Etat, ce qui remet en cause l’indépendance et les conditions de travail des enseignants.
La « mastérisation » institutionnaliserait la précarité d’enseignants moins bien formés.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos doivent comprendre qu’ils ne pourront pas mettre en place ce système inique. Si les universitaires ont pu bloquer la remontée des masters cette année, ils pourront le faire à nouveau les années suivantes. Si les Ministres souhaitent vraiment l’autonomie des universités, alors qu’ils entérinent la décision des universitaires de ne pas collaborer à la destruction du service public et à la précarisation de leurs étudiants.
Cette réforme dangereuse et contestée doit être retirée. C’est l’une des conditions, non négociables, à la reprise des cours, que Valérie Pécresse appelle tant de ses vœux.
Les porte-paroles de la Coordination Nationale des Universités

mardi 7 avril 2009

L'Huma- 6 avril

Société
Les IUFM maltraités par le gouvernement

L’acharnement du pouvoir sur son projet de mastérisation, malgré les reculs imposés par la mobilisation, fait qu’aujourd’hui ce texte est devenu ingérable.

Dans les IUFM, on ne sait plus à quel saint (Valérie ?) se vouer. Entre ce que proposait, à l’origine, le projet gouvernemental de réforme des universités concernant la mastérisation et ce que ces propositions sont devenues sous les effets des coups de boutoir de la mobilisation universitaire, la situation est devenue ubuesque. Plus personne n’est en mesure de saisir vraiment ce que le gouvernement réserve demain aux futurs enseignants quant à leur formation initiale. Pour Valérie Robert, de Sauvons l’université, le projet est « devenu une usine à gaz invraisemblable. Les reculs, pas à pas, du ministère sur cette question font que nous sommes aujourd’hui dans le grand n’importe quoi. C’est devenu ingérable parce que le ministère n’arrive pas encore à prononcer le mot "retrait" ». Pour l’y pousser, la huitième coordination nationale des universités, qui se tient aujourd’hui à Paris-III, sur le site d’Asnières (Hauts-de-Seine), devrait appeler à poursuivre une mobilisation qui entre dans sa dixième semaine.
le constat des directeurs d’IUFM
En attendant, il faut bien que ceux qui sont à la tête des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) continuent à les diriger et ce n’est pas une mince affaire. En fin de semaine dernière, la conférence des directeurs d’IUFM a fait le constat que « les dispositions transitoires annoncées à l’été 2008 par les ministres pour l’année 2008-2009 ne pourront pas être tenues. Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n’existeront pas à la rentrée 2009 ». La Conférence relève ainsi que, parmi les rares universités qui avaient proposé des maquettes de masters visant les métiers de l’enseignement, « deux ont décidé à ce jour de les retirer ». Si bien que les directeurs d’IUFM demandent la « reconduction en l’état » pour 2009-2010 « des dispositifs de formation et de recrutement existants », sauf à décider de supprimer tout bonnement toute formation des enseignants pendant l’année 2009-2010.
urgence à relancer la réflexion
Au-delà de la « confusion », épinglée par la conférence, celle-ci juge les étudiants « lésés » car condamnés à ce « dilemme » : « ou bien ils s’inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s’inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master, validation nécessaire pour être définitivement recrutés ». Toutes mesures qui n’ont qu’un but, selon les directeurs : la mise à mort des IUFM. « Cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM. Aujourd’hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire », dénoncent-ils. Face à cette situation dégradée, la conférence appelle de ses voeux « un processus de relance de la réflexion sur cette question et invite tous les acteurs de ce dossier à rejoindre son initiative d’états généraux de la formation des enseignants ».
Samedi, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris, dans le cadre de la ronde infinie des obstinés, qui tourne toujours et qui a même essaimé en province et jusqu’à Fort-de-France en Martinique, les IUFM d’Île-de-France s’étaient donné rendez-vous pour mettre en « formation tortue ». Pour briser les dernières lances de Valérie Pécresse ?

Lettre ouverte à X.Darcos; 6 avril

Lettre ouverte des sociétés savantes et des associations d’enseignants au Ministre de l’Education Nationale

Paris, le 6 avril 2009


À Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale


Monsieur le Ministre,

Bien que vous n’ayez pas répondu à notre lettre ouverte du 12 mars, nous nous adressons de nouveau à vous, en réaction à votre communiqué du 31 mars. Nos sociétés réunissent la plus grande partie des universitaires et enseignants des principales disciplines enseignées dans les établissements dont vous avez la haute responsabilité. Nous sommes notamment les préparateurs de « vos » concours. Toutes disciplines confondues, nous avons déjà attiré votre attention sur les effets pervers du projet de réforme de formation des maîtres et des concours de recrutement qu’au mépris de tous les avertissements, vous voulez mettre en oeuvre dès septembre prochain. Nous ne reprendrons pas ici notre argumentaire.
Après avoir longtemps refusé la discussion, le 18 mars, vous avez admis la nécessité d’un « dialogue raisonnable » et d’une « controverse argumentée », que nous réclamions en vain depuis des mois. Puis vous avez enfin accepté de maintenir les concours en l’état pour 2010. Nous prenons acte de ce premier geste. Il est vrai qu’il n’y avait guère d’autre solution pour tenter de sortir de l’impasse dans laquelle votre ministère s’était engagé. Mais il est évident que cette demi-mesure ne résout rien, à la fois parce qu’elle arrive trop tard, parce qu’elle laisse ouverts nombre de problèmes insolubles, parce qu’elle ajoute à la confusion. En effet, avec la meilleure volonté du monde, le dispositif prévu pour l’année à venir est impossible à appliquer. Plus le temps passe, et plus cette évidence s’impose à tous les acteurs potentiels de la réforme, y compris les mieux disposés.
Il ressort notamment des dispositions décrites dans votre communiqué du 31 mars qu'il faudrait assurer l'an prochain :
- un M2 avec préparation au concours (ancienne version, passé en février 2010),
- un M1 avec préparation au concours (ancienne version), conduisant à un M2 sans concours,
- un M1 sans concours, conduisant à un M2 avec préparation au nouveau concours qui,d'après un communiqué précédent, se passerait en octobre, sans précision de l'année : M1 ou M2 ?

L’inscription en I.U.F.M. vaudrait également « inscription » en M1 ; mais de quel M1 s'agirait-il et quel M2 suivrait ?
Les dispositifs de stages, de bourses, de formation professionnelle et continue ne sont toujours pas précisés. Les quelques maquettes de masters d'enseignement transmises au MESR ne correspondent à aucun de ces schémas : que va faire l’AERES ? Va-t-il falloir composer dans l’urgence cinq ou six sortes de nouvelles maquettes ? Que deviendront les « reçus-collés » que ce système créera ?
Si nous acceptions ce dispositif, le processus de mastérisation serait lancé, avec notre complicité, dans des conditions d'improvisation et de confusion inacceptables, dommageables à nos étudiants et au service public. Et tous les risques de la réforme, déjà maintes fois rappelés, subsisteraient : objectifs inconciliables au sein du master, disparition de la 5e année de formation rémunérée, mise en concurrence des universités, etc. Si nous avons demandé le maintien des concours dans leur format actuel en 2010, ce n'est évidemment pas pour voir la réforme se mettre en place dès 2009 en dépit de toutes les difficultés qui ont été soulevées !
Nous réitérons donc avec plus de force la demande instante que nous vous avons déjà adressée le 12 mars : le report de la réforme dans son ensemble est la seule solution permettant une remise à plat du dossier et une véritable concertation, à laquelle nous devrons être associés (en ce qui concerne le contenu des futurs concours, puis l'organisation des futurs
masters).

Pour dissiper nos craintes et celles de nos étudiants, vous devez retirer le projet actuel, rétablir l'année de stage pratique en alternance rémunérée et prise en compte dans la carrière, et avant tout décréter un vrai moratoire d'une année afin de laisser à la commission représentative le temps de décider du contenu scientifique des concours, de la nature des épreuves disciplinaires, des conditions de préparation et des moyens matériels et humains à prévoir pour assurer aux enseignants de demain une formation digne de ce nom, à la hauteur des ambitions légitimes que vous-même mettez en avant.
Dans l’attente d'une réponse de votre part, nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de notre dévouement au service public de l’Education Nationale.
Premiers Signataires :
Assemblée des Directeurs d’IREM
Association des Germanistes de l'Enseignement Supérieur
Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises
Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie
Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur
Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public
Association des Professeurs de Musique et Musicologie de l'Enseignement Supérieur
Association des Sciences du Langage
Association Fabula
Association Femmes et Mathématiques
Association Française des Catalanistes
Association Française des Enseignants de Français
Association Française des Russisants
Association Guillaume Budé
Association pour l'Encouragement des Etudes Grecques en France
Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques
Commission Française pour l'Enseignement des Mathématiques
Société Botanique de France
Société Chimique de France
Société d'Etude du XVIIe Siècle
Société de Langue et Littérature Médiévales d’Oc et d’Oïl
Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur
Société des Etudes Latines
Société des Etudes Romantiques et Dix-neuviémistes
Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur
Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique de France
Société Française d'Etude du XVIe Siècle
Société Française d'Etude du XVIIIe Siècle
Société Française de Littérature Générale et Comparée
Société Française de Physique
Société Française de Statistique
Société Française des Etudes Japonaises
Société Mathématique de France
Merci d’adresser tout courrier à :
Société Mathématique de France, Institut Henri Poincaré
11 rue Pierre et Marie Curie , F-75231 Paris Cedex 05
smf@dma.ens.fr

31 mars, IUFM de TOULOUSE

Voici une vidéo de la journée d'action du 31 mars à l'iufm de toulouse; celle-ci permet de faire le point sur la logique du gouvernement ainsi que sur l'avenir de la formation des enseignants à ce stade là de la réforme.


dimanche 5 avril 2009

Communiqué de presse du 31 mars


Formation des Enseignants, le temps presse !

Aujourd’hui, 31 mars 2009, la préparation de l’année universitaire 2009 / 2010 est une URGENCE.

Pour répondre à l’inquiétude légitime des étudiants et des personnels engagés dans la formation, il est impératif que des dispositions soient prises pour assurer la prochaine rentrée universitaire, la préparation aux concours et la formation des enseignants

La situation actuelle est extrêmement confuse. Aussi, à l’heure actuelle, la seule solution envisageable pour répondre à la situation d’urgence consiste à maintenir pour l’année 2009 / 2010 les dispositifs actuels, à savoir :
- les épreuves actuelles des concours (ce que le ministère a déjà concédé)
- l’ouverture des inscriptions en IUFM (ce que le ministère a déjà concédé)
- le calendrier des épreuves des concours
- les conditions d’inscription en IUFM et aux concours
- les dispositifs de préparation à ces concours (IUFM et UFR)
- l’année de stagiaire rémunéré à l’issue des concours, dans les conditions actuelles.
Pour préparer l’avenir, et plus particulièrement l’année 2010 / 2011, il convient de mettre en place les conditions d’une véritable réflexion qui s’attachera à définir un cursus de master approprié. Cela mènera à examiner un certain nombre de points :
- le cadrage national
- l’offre de formation sur tout le territoire
- le rôle et l’avenir des IUFM
- la revalorisation et ses effets sur l’ensemble de la profession
- la place des concours, y compris de l’agrégation
- l’organisation et le financement des stages
- le contenu de la formation des enseignants (disciplinaire et professionnelle)
- l’articulation avec la recherche
- la place des différents acteurs de la formation
- la poursuite de la formation (FC, études doctorales, concours internes etc …)
- le financement des études.

Tous ces points doivent faire l’objet d’un travail concerté, réunissant toutes les parties prenantes.
Premiers signataires :
CNFDE (Coordination Nationale Formation des Enseignants), UNEF, FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves), SGEN-CFDT, SNU-IPP, SNPI-FSU, SNEP, SNES, CDUL .(Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR lettres langues arts Sciences Humaines et Sociales),Collectif National SVT, AIRDF (Association Internationale pour la Recherche en Didactique du Français), APMESU (Association des professeurs de Musique et Musicologie de l’Enseignement Supérieur), Société Française de Littérature Générale et Comparée, Société Française d’Études du XVIII°

jeudi 2 avril 2009

Compte rendu de la rencontre des syndicats avec X.Darcos et V.Pécresse

Voici le compte rendu de la rencontre intersyndicale avec nos chers ministres chargés de l'éducation et de l'enseignement supérieur.

Celui-ci clarifie les propos de X.Darcos, dans son communiqué de presse du 20 mars, concernant des points précis sur l'avenir de la formation des futurs enseignants; points qui avaient été noyés dans sa lettre volontairement ou pas!


IUFM Formation des maîtres

Compte-rendu de l’audience avec Xavier Darcos et Valérie Pécresse

27/03/2009


La FSU et ses syndicats enseignants (Gérard Aschieri, Jean Fabbri, Gilles Moindrot, Frédérique Rollet, Claire Pontais…) ont rencontré les ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche au sujet de la formation des enseignants.

Nous avons fait état de la mobilisation des enseignants et des étudiants et rappelé nos désaccords avec un dispositif qui risque d’entraîner une dégradation de la formation professionnelle des enseignants des écoles. Nous avons insisté pour que le dispositif actuel soit abandonné au profit de l’ouverture de négociations et de garanties sur l’année 2009-2010.

Plusieurs points ont été soulevés et éclaircis :

  • Epreuves CRPE 2010

"Les ministres ont confirmé qu’ils maintenaient en l’état les épreuves du concours ainsi que les préparations au concours à l’IUFM. Que des discussions s’ouvriraient sur les concours et les dispositifs d’accompagnement. "

  • Préparation au CRPE 2010, rôle des IUFM, PE1=M1

"A l’issue d’une longue discussion, les ministres ont admis que pour l’année 2009/2010 les inscriptions au concours pourront s’effectuer comme cette année en IUFM et que cette inscription vaudra inscription en M1. Il s’agit d’un point important puisqu’il permet à la formation en IUFM d’être maintenue et assure la poursuite de l’existence des IUFM pour les enseignants des écoles."

  • Nombre de postes au CRPE 2009
" Nous avons demandé le rétablissement à 10 000 du nombre de postes au concours au lieu de 7000 comme le prévoit la « mastérisation » et interrogé sur le nombre de stagiaires en poste en septembre 2010. Le ministère a annoncé que si des lauréats au concours poursuivent leur deuxième année de master et restent étudiants, il sera fait appel aux candidats suivants sur la liste."

  • Fonction des PEMF dans ce nouveau dispositif

" Le ministre de l’Education nationale a confirmé le maintien du rôle des PEMF et confirmé l’ouverture prochaine de discussions sur leurs missions."

  • Lieu de formation

" Les deux ministres se sont également engagés à maintenir l’existence des sites actuels de formation ainsi que le potentiel de moyens. "

  • Comment envisagent-ils l'année de PE 2 ?

" En revanche ils se sont refusé à maintenir, comme ils le font pour les épreuves du concours et les préparations, l’année de PE2 avec 60% du temps en IUFM et 40 % du temps en stages de responsabilité (stage filé et R3)."


Pauline CASTETS, déléguée IUFM pour le SNUipp VAUCLUSE