dimanche 31 mai 2009

Le nouvel Obs : interview de Grand Corps Malade

le 12 mai :

«Education nationale» : Grand Corps Malade au tableau

Ce matin, sur la quatrième de couverture de «Libération», on pouvait lire un slam de Grand Corps Malade intitulé «Education Nationale», où «l'égalité des chances» est «un concept de ministère» (voir la vidéo ci-dessous). Comme la démarche est peu banale, j'ai illico téléphoné à Fabien, alias Grand Corps Malade, pour comprendre de quoi il retourne.

«Ce slam, je l'ai écrit il y a six mois, selon l'inspiration du jour – comme chaque fois. Il n'est sur aucun de mes deux albums, mais, depuis le mois de janvier, je l'intègre à mon spectacle en tournée. Les réactions sont à chaque fois très bonnes. Il est même arrivé que le public se lève pour l'applaudir. A la sortie, on me demande où on peut le trouver. Si bien que j'ai fini par en faire un clip, à la hâte, avec mon réalisateur attitré Mehdi Idir. Nous l'avons tourné dans une école de Saint-Denis.

Le thème de l'école m'intéresse et me préoccupe. Mais l'idée (ou le déclic) m'est venue lors d'un atelier d'écriture avec des élèves de CM2, dans une école d'Epinay. J'ai rencontré une institutrice pleine de bonne volonté, qui bosse comme une folle. Pour organiser une sortie avec ses élèves à la Cité des Sciences, comme on ne lui donne aucun moyen de le faire, elle a mobilisé ses élèves pour qu'ils gagnent des places sur Internet. J'ai trouvé ça tellement triste et déplorable qu'on puisse en arriver là. Vous vous rendez compte, elle n'a pas les moyens d'emmener ses élèves en sortie !

Je n'attends rien de l'Education nationale, mais je ne comprends pas que les professeurs soient si mal payés quand on sait quelles responsabilités pèsent sur eux. Ils doivent assurer l'enseignement, le confort et la sécurité de trente enfants quotidiennement. J'ai beaucoup de respect pour eux et je suis scandalisé qu'ils soient à ce point dévalués au niveau du salaire. J'ai eu envie de réagir.
A mon niveau, je fais ce que je peux. Je n'ai rien à faire dans des réunions ministérielles, je n'ai aucune légitimité. En revanche, je rencontre des élèves, j'anime des ateliers d'écriture et de slam, je fais inviter des jeunes à des concerts (et pas seulement à mes spectacles).»

Grand Corps Malade
(propos recueillis par Sophie Delassein)

mardi 19 mai 2009

l'éducation nationale exprimée en chanson !!

Voici une chanson de Grand corps malade intitulée " Education Nationale "
http://www.youtube.com/watch?v=SWsBBD3GWIU

Cet artiste s'engage dans le combat contre ce qui se joue à l'éducation nationale et dénonce notamment l'état actuel de l'éducation nationale.

A écouter sans modération !!!

jeudi 14 mai 2009

Encore le recul du gouvernement ! bientôt le retrait?

Le café pédagogique du 14 mai
Le fait du jour

Concours 2010 : des aménagements pour les candidats

A la veille de la réunion du CSE, le gouvernement effectue un nouveau recul sur la formation des enseignants. "A titre dérogatoire, pourront se présenter aux concours externes 2010 :
- les candidats présents aux épreuves d’admissibilité des concours externes 2009, selon les mêmes conditions de titre (licence au minimum);
- les candidats qui n’ont pu se présenter aux concours externes 2009, faute de places offertes, car la section ou l’option qui les intéressaient n’étaient pas ouvertes sur la session 2009 (ex : langues rares…);
- les candidats titulaires d’un M1; les candidats inscrits en M1.

Dans tous les cas, les lauréats des concours seront nommés fonctionnaires stagiaires dès la rentrée de septembre 2010.
Les candidats inscrits en M1, devront quant à eux justifier de l’obtention de leur M1 pour valider leur admission au concours". Cette information, donnée par le Se-Unsa et confirmée par le Snuipp, règle la question des étudiants engagés en 2009 dans la préparation des concours.

"C'est "une avancée importante" pour le Se-Unsa. Et ce n'est pas la première puisque le gouvernement a reculé point par point, acceptant l'idée d'une année de transition, revenant pour 2010 à la formation en IUFM et aux concours traditionnels. Il ne reste plus qu'un bouleversement : "cette mesure ne prendra tout son sens que si les conditions d’organisation de l’actuelle année de stagiaire sont également maintenues" soulève le Snuipp. Car la question de l'année de stage reste pendante.
Le ministère envisage de mettre en classe les stagiaires alors que les syndicats demandent que l'année de stage reste une année de formation. Cette question là n'est pas que technique. Elle est aussi budgétaire. Cela change tout. Les syndicats auront à arbitrer entre la satisfaction des avancées obtenues et la perspective d'un dernier combat.

dimanche 10 mai 2009

Eclaircissement sur la formation des maîtres, le café Péda, 6 mai


Formation des maîtres : où en est-on ?

Par Jean-Louis AUDUC
A quelques jours de la publication du décret et de l'arrêté organisant les formations des enseignants, Jean-Louis Auduc, directeur d'IUFM, analyse les projets de texte. Est-ce la fin des IUFM ? Va-t-on former séparément enseignants du primaire et du secondaire ? Profs du privé et du public ?
Les différents groupes de travail mis en place par le ministère de l’éducation nationale ont déjà tenu deux réunions. La troisième est prévue le 13 mai. Des projets de décret et d’arrêté concernant notamment les modalités de recrutement des professeurs des écoles ont déjà été diffusés.
Faisons le point sur ces textes et sur les débats des groupes de travail, avant que la commission Marois-Filâtre n’entame du 15 mai au 15 juillet son travail visant à « élaborer des propositions et des recommandations sur les contenus et les modalités des concours, la nature des masters et la question de leur adossement à la recherche, l’articulation entre les masters et les concours (y compris l’agrégation), la place des stages étudiants dans les cursus de masters, et enfin la participation des universités dans la formation continue des enseignants débutants » comme l’indique le communiqué interministériel du 21 avril 2009.

  • Concernant les concours de recrutement prévus pour 2011

Pour le professorat des écoles, le projet d’arrêté diffusé prévoit :
« Deux épreuves d’admissibilité et deux épreuves d’admission, fixées comme suit :

I. – Épreuves écrites d’admissibilité :
- une épreuve de français et de culture humaniste ;
L’épreuve a pour objectif de mettre en évidence chez le candidat, la maîtrise de la langue française, la compréhension de textes divers, l’aptitude à composer et à rédiger en mobilisant, d’une part, ses connaissances dans une ou plusieurs des disciplines constitutives de la culture humaniste et des connaissances sur la langue française et, d’autre part, des éléments de base de la didactique de l’une au moins des disciplines concernées.
À partir d’un texte de deux à cinq pages ou d’un dossier ne dépassant pas dix pages, portant sur un thème de littérature, d’histoire, de géographie, d’histoire des arts ou d’instruction civique et morale, le candidat :
- en réponse à une question posée, présente une analyse du texte ou élabore une synthèse du dossier en mobilisant ses connaissances dans le(s) champ(s) disciplinaire(s) concerné(s) ;
- traite de questions dans les domaines de la grammaire, de l’orthographe et du lexique.
Dans l’une ou l’autre de ces parties, le candidat traite d’une ou de plusieurs questions portant sur la didactique d’une des disciplines concernées.
L’épreuve est notée sur 20 : 12 points sont attribués à la composition (analyse de texte ou synthèse de dossier) et 8 points aux questions relatives à la connaissance de la langue (grammaire, orthographe, lexique).

- une épreuve de mathématique et de culture scientifique et technologique.
L’épreuve a pour objectif de mettre en évidence chez le candidat :
- la maîtrise des savoirs disciplinaires nécessaires à l’enseignement des mathématiques à l’école primaire, la capacité à raisonner logiquement dans les domaines numérique et géométrique et à communiquer dans un langage précis et rigoureux ;
- la maîtrise des principales connaissances scientifiques et technologiques nécessaires pour enseigner à l’école primaire ainsi que la capacité à comprendre, analyser et exploiter des documents ;
- des éléments de base de la didactique de l’une au moins des disciplines concernées.
L’épreuve comporte deux parties :
- dans la première partie, le candidat résout deux ou trois problèmes de mathématiques ;
- dans la seconde partie, le candidat répond à des questions portant sur une documentation de quatre pages maximum, relative aux sciences expérimentales et à la technologie.
Dans l’une ou l’autre de ces parties, le candidat traite d’une ou de plusieurs questions portant sur la didactique d’une des disciplines concernées.
L’épreuve est notée sur 20 : 14 points sont attribués à la résolution des problèmes de mathématiques et 6 points aux questions relevant de la culture scientifique et technologique.
Chacune des épreuves d’admissibilité est d’une durée de quatre heures et est affectée du coefficient 3.

II. - Épreuves orales d’admission, comportant un exposé suivi d’un entretien avec le jury :
- une épreuve prenant la forme d’un exercice pédagogique, en relation avec les programmes de l’école ;
L’épreuve consiste en la présentation d’une séance de classe, replacée dans sa progression disciplinaire et dans le déroulement d’une journée scolaire. Elle comporte un exposé suivi d’un entretien avec le jury.
L’épreuve doit faire apparaître les connaissances et la culture du candidat dans le domaine disciplinaire de référence de la séance, sa capacité à concevoir et organiser un enseignement dans une classe de l’école maternelle ou élémentaire et à expliquer et justifier ses choix.
Le sujet, tiré au sort par le candidat, est extrait des programmes de l’école primaire (maternelle et élémentaire) et précise le niveau de classe concerné ; le tirage au sort donne au candidat le choix entre deux sujets.
Cette épreuve est d’une durée d’une heure et est assortie d’une durée de préparation de trois heures. Elle est affectée du coefficient 4.
- une épreuve de connaissance générale du système éducatif.
L’épreuve prend appui sur un dossier de cinq pages maximum fourni par le jury et portant sur le système éducatif. Elle consiste en un exposé suivi d’un entretien avec le jury. L’exposé permet au candidat de présenter une analyse du dossier et de formuler un avis. Le jury vérifie ensuite les connaissances du candidat relatives aux valeurs et aux exigences du service public, à l’organisation du système éducatif et à ses institutions.

Cette épreuve est d’une durée de quarante-cinq minutes et est assortie d’une durée de préparation de deux heures. Elle est affectée du coefficient 2. »
Pour le concours 2011, il est prévu, provisoirement une troisième épreuve à l’oral de langue vivante étrangère sans programme :
« L'épreuve s'appuie sur un texte d'une vingtaine de lignes dans la langue choisie par le candidat. L'épreuve débute par une présentation orale dans la langue des grandes lignes du texte, d'une durée de cinq minutes. Le candidat doit ensuite lire à haute voix quelques lignes du texte choisies par le jury. Cette lecture est suivie d'un entretien dans la langue avec le jury. L'ensemble de l'épreuve se situe au niveau B2 du cadre européen commun de référence, correspondant à un utilisateur dit "indépendant".
Les candidats doivent indiquer au moment de leur inscription la langue étrangère choisie parmi les six langues suivantes : allemand, anglais, arabe, espagnol, italien et portugais.
Durée de l'épreuve : vingt minutes incluant les cinq minutes de la présentation orale ; préparation: trente minutes ; coefficient : 1. »
Concernant les « pré requis », il ne reste à l’article 5 de cet arrêté pour 2011 que ceux prévus aujourd’hui : le brevet de secourisme et le brevet de 50m.
Les notes éliminatoires (égales ou inférieures à 5) s’appliquent à toutes les épreuves et non plus à certaines comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour les CAPES, qu’est-ce qui a été dit en groupe de travail ?
Il n’y aurait plus pour les CAPES d’épreuve « connaissance du système éducatif ». Dans leur quasi-totalité les épreuves des concours seront des épreuves disciplinaires. On aura par exemple en Lettres modernes, trois épreuves écrites (Composition + Analyse de texte — grammaire, lexicologie, stylistique et ancien français —, et version de langue ancienne ou moderne), et deux à l’oral (présentation d’une Leçon — épreuve commune à tous les CAPES et une explication de texte + grammaire, comme aujourd’hui). En Lettres classiques, on aura, à l’écrit, grec ou du latin.
En Histoire/Géo, il y aurait à l’écrit un programme sur des périodes précises, même si à l’oral une épreuve « sur documents » semble pour le moment concerner la totalité du programme d’Histoire et / ou de Géographie.

  • L’année de formation professionnelle après réussite au concours :

Un projet de décret modifiant le décret du 1er août 1990 a été diffusé.
Ce décret indique que l’année de stage des PE nouvellement recrutés sera gérée au niveau départemental ( et non plus académique comme aujourd’hui) :
« Les professeurs des écoles sont nommés fonctionnaires stagiaires pour une durée d’un an. A l’issue du stage, dont les conditions sont fixées par arrêté du ministre chargé de l’éducation et qui comporte une formation, la titularisation des professeurs des écoles stagiaires est prononcée par l’inspecteur d’académie- directeur des services départementaux de l’éducation nationale du département dans le ressort duquel le stage est effectué, sur proposition d’un jury. La titularisation confère le certificat d’aptitude au professorat des écoles.»
S’il est positif de voir apparaître dans le texte explicitement que cette année comporte « une formation », rien n’est dit concernant sa durée, son évaluation.
La question de l’alternance entre des périodes de formation dans des établissements d’enseignement supérieur et des périodes de formation en milieu scolaire n’est pas traitée.
La question du contenu de la formation et des procédures d’évaluation formative permettant de personnaliser pour chaque stagiaire la progressivité de l’acquisition des compétences( en espérant le maintien des dix compétences arrêtées en décembre 2006) nécessaires à l’exercice du métier enseignant, est décisive.
Le projet de décret supprime également la possibilité existant aujourd’hui de faire une partie de son stage dans un pays de l’Union européenne.
Cette suppression est justifiée par le ministère par la « masterisation du recrutement » qui entraîne, à l’instar de ce qui est prévu dans le statut des certifiés, la suppression du stage dans l’UE dès lors que les stagiaires sont désormais des moyens d’enseignement.
A l’heure des élections européennes, on appréciera cette volonté d’ouverture vers l’Europe des futurs enseignants !!!

  • Quelles leçons tirer de ces projets de textes ?

1) La fin des IUFM est explicitement confirmée dans le projet de décret.
Dans les textes, le terme IUFM est remplacé par « établissements d’enseignement supérieur ».

2) La coupure entre le premier et le second degré est accentuée :
- sur le plan des structures de gestion de l’année de stage: académique pour le second degré, départementale pour le premier degré.
- sur le plan de la philosophie du concours : reconnaissance d’une certaine importance de la pédagogie dans le premier degré ; repliement sur les savoirs disciplinaires dans le second degré
- sur, peut-être, la nature du master. Le master « premier degré » n’ouvrant pas les mêmes possibilités de poursuite d’études et de réorientation que le master « second degré ».

3) Enfin, 2010 sera marqué par la disparition des accords Lang-Cloupet qui faisait que les professeurs de collèges et de lycées du public comme du privé étaient formés ensemble.
La situation de séparation existant dans le premier degré où il y avait des lieux spécifiques de formation pour les personnels du privé ( les CFP) existera donc pour le second degré à partir de la rentrée 2010.

Jean-Louis Auduc

Sur le Café, derniers articles de JL Auduc :
Tout reste à faire
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/Formation_[...]
Pour une réforme de la formation des enseignants qui permette d’améliorer notre système éducatif
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/03/PourRefo[...]
"On nage dans la confusion"
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/Formation_[...]
"Il faut modifier le calendrier"
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/formation[...]
Et le Dossier formation du Café
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/ReformeFormation.aspx

jeudi 30 avril 2009

Sylvie Plane fait une mise au point

Chacun d'entre nous, a déjà entendu ici ou là, le nom de Sylvie Plane.
Cette chercheuse et prof en IUFM s'exprime quant aux mesures transitoires de la mastérisation telles quelles sont envisagées par le gouvernement et nous met en garde contre une tentative de passage en force de la réforme.

Diaporama à consulter :
http://docs.google.com/Present?docID=dfvq5f96_8dn4mqxgs&revision=_latest&start=0&theme=blank&cwj=true

Faire le point dans la presse

Revue de presse :

Quelques actulaités pour prendre conscience de ce que les médias disent sur la réforme des ensignants, l'université, l'iufm...

Le monde du 30 avril :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_4fdh69sf8

La voix du nord : (inscriptions en iufm?)
http://docs.google.com/Doc?docid=dfvq5f96_5fmrnhbft&hl=en

Paris Normandie :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_6djj7gd53

Dossiers du monde :
http://docs.google.com/Edit?id=dfvq5f96_7g9v67jhj

La ronde des obstinés

La ronde des obstinés amorcée à Paris en mars commence à éclore dans plusieurs grandes villes,

voici quelques liens :
- vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x93ku1_la-ronde-des-obstines-de-grenoble_news
- photos :
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731493-img_3089.html
http://iufmparis.canalblog.com/albums/les_obstines_de_l_iufm_dans_la_ronde/photos/37731504-img_3069.html
-article de presse "Libération" :
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/03/ilt-ont-dj-tour.html

29 avril : 9ème Coordinaton Nationale des Universités

Déclaration de la 9e CNU

Les délégués de la communauté universitaire et de la recherche représentant 64 établissements, réunis le 29 avril 2009 à la Sorbonne pour la neuvième réunion de la Coordination des Universités née le 22 janvier 2009 réaffirment leur solidarité et leur opposition déterminée aux projets du gouvernement.

Persistant dans son refus de réelles négociations, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a fait passer en force, pendant les vacances de printemps, les décrets sur le statut des enseignants-chercheurs, le CNU et le contrat doctoral unique. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait de même pour la réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés. Le ministère s’est même opposé à la demande clairement formulée par la CPU concernant ce dernier point, au mépris des règles qu’il avait lui-même fixées concernant l’évaluation des maquettes par l’AERES. Ce déni des principes démocratiques nous renforce dans notre détermination.

Partout en Europe où ont été mises en place des réformes similaires dans le cadre du processus de Bologne (Italie, Grèce, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Espagne...), ces dernières ont eu pour conséquence, à très court terme, des hausses massives de frais d’inscription, la précarisation des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, la disparition d’emplois techniques et administratifs, ainsi qu’une concurrence délétère entre les individus, les équipes et les établissements.

Nous réaffirmons que la crise actuelle que traversent l’université et la recherche tire son origine du Pacte pour la Recherche, de la loi LRU et de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Pour cette raison, nous restons attachés à la plateforme de revendications dont tous les points sont liés et que nous avons maintes fois rappelée :
  • Abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche.
  • Retrait du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés, qui menace à très court terme le système public d’éducation
  • Retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le CNU
  • Retrait du contrat doctoral unique
  • Rétablissement des postes supprimés en 2009, mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires concernant l’ensemble de la communauté universitaire et résorption de la précarité.
  • Opposition aux principes de dotation budgétaires (système SYMPA), qui mettent dès à présent en danger les filières technologiques universitaires (IUT, IUP, IUFM, etc...).
  • Arrêt du démantèlement des organismes publics de recherche et réaffirmation de leur rôle d’opérateur de recherche
  • Opposition aux mesures qui conduisent à la précarisation des étudiants (démantèlement du CROUS, augmentation prévisible des frais d’inscription, etc...)

Nous appelons à continuer la grève, à intensifier le mouvement et à :

  • ne faire remonter aucune maquette de master de formation des enseignants actant la réforme actuelle et refuser de les appliquer si elles sont imposées par le ministère
  • appeler au refus du vote des compétences élargies par les conseils d’administration des universités
  • faire voter par les conseils centraux des motions contre l’application de la modulation de service et refuser, le cas échéant, les évaluations personnelles prévues dans ce cadre.
  • refuser la mise en place des entretiens professionnels d’évaluation des personnels BIATOSS.
  • mettre un terme aux processus d’externalisation et de précarisation des personnels, notamment BIATOSS.
  • refuser les chaires d’excellence

En défendant les universités et les organismes de recherche, nous ne défendons pas seulement les universitaires mais un idéal démocratique, républicain et laïc opposé à celui du gouvernement (droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société, liberté de la recherche et de l’enseignement).

Nous refusons la logique de mise en concurrence des universités et des membres de la communauté universitaire, scientifique et éducative, implicite dans ces décrets, et nous réaffirmons les valeurs de coopération et de solidarité dont la recherche et l’enseignement se nourrissent.
Face à la menace que ce gouvernement fait peser sur ces principes fondateurs, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, scientifique et éducative, ainsi que tous les citoyens, à défendre ces valeurs sans concession et à les promouvoir.

L’université française doit continuer à être le cadre de la démocratisation du savoir pour la formation de citoyens libres et responsables.
La CNU se félicite de l’unité réalisée dans la rue le 28 avec les collègues de la santé et des convergences à venir le 1er mai avec l’ensemble des secteurs
L’université et la recherche sont en lutte depuis trois mois ; aujourd’hui elles sont plus que jamais en résistance.

samedi 18 avril 2009

Position de la CPU concernant la formation des maîtres

Paris, le 16 avril 2009

CPU plénière du 16 avril 2009
Position sur la Formation des maîtres.

La CPU a toujours été favorable à une réforme de la formation des futurs enseignants qui place leur recrutement au niveau master. Mais elle désapprouve la précipitation et les modalités de mise en oeuvre dans lesquelles cette réforme a été engagée.
Comme elle l’a déjà indiqué, la CPU demande clairement le report de la mise en place de la réforme et le maintien en l’état actuel des concours de l’enseignement pour 2010.

La situation reste très confuse sur trois points :

- les conditions d’inscription des étudiants préparant les concours dès la prochaine rentrée, les épreuves et leur calendrier, de même que les dispositifs de préparation doivent être précisés au plus vite. A ce sujet, la CPU a fait des propositions très claires, lors de son CA du 2 avril.

- Pour l’année de fonctionnaire stagiaire des lauréats des concours 2010, la CPU considère que le dispositif actuel doit impérativement être maintenu car les lauréats n’auront pas bénéficié de formation professionnelle particulière.

- les lauréats des concours 2010 doivent pouvoir bénéficier du statut de professeur stagiaire sans l’exigence d’un M2.

Pour l’avenir, il est indispensable d’engager une réflexion approfondie sur la formation initiale et continue et sur le recrutement de tous les futurs enseignants.
C’est pourquoi, la CPU maintient son engagement pour animer cette réflexion au sein de la commission de concertation sur la formation des maîtres. Elle demande cependant que soient clarifiées les relations entre les travaux de cette commission et les concertations engagées par le Ministre de l’Education Nationale avec les organisations syndicales au sein des trois groupes de travail créés à cet effet.


D’autre part, elle rappelle que les travaux de la commission doivent :
• porter sur la remise à plat de la réforme et non sur un aménagement des dispositions initialement prévues
• aborder l’ensemble des problèmes liés à cet enjeu fondamental.
• s’opérer dans la concertation la plus large avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation des maîtres
• se dérouler dans une temporalité conforme aux enjeux.

Parce que les universités avec toutes leurs composantes, dont les IUFM, sont un acteur majeur de la formation des enseignants, elles entendent jouer un rôle central dans les propositions de réforme.

Enfin, face à gravité de la crise que traversent les universités, la CPU demande solennellement aux deux ministres d’apporter de toute urgence les réponses précises aux questions posées et les assurances nécessaires qu’attend légitimement la communauté universitaire.

Texte adopté à l’unanimité par l’assemblée plénière de la CPU

mardi 14 avril 2009

X.Darcos, invité à Dimanche +

voici le lien de l'émission : http://player.canalplus.fr/#/231791

Au programme : ( de la 6éme minute à la 21ème minute )
- Reportages sur des actions qui ne sont pas forcément relayées par les médias (occupation de l'IA de Colmar, chateaux de sable ...).
- il continue à dire que tout va bien , il s'obstine à prôner la fameuse aide personnalisée qui plaît dans les chaumières et pour dire que les désobéisseurs ont tort.
-mise au point sur les iufm et la réforme. Pour lui : "la crise est close puisque les négociations ont eu lieu avec les organisations représentatives". Xavier Darcos profite de ce jour de Pâques pour faire croire à l'opinion publique que "l'ensemble du dispositif (de la mastérisation) est approuvé par les partenaires syndicaux", qu'un accord a été trouvé avec les organisations représentatives" : or le communiqué "Le temps presse" qui a été signé par ces organisations syndicales pointent noir sur blanc les défaillances de la propre lettre de Darcos. (voir article précédent)

Attention, restons vigilants : il est en train de passer en force !!!

samedi 11 avril 2009

Il fût un temps où l'on cherchait les oeufs pour Pâques mais cette année on cherche les maquettes !

L'Agence d'Evaluation de la Recherche de l'Enseignement Supérieur n'évaluera pas les maquettes des masters "métiers de l'enseignement"

« La faible proportion de dossiers remontés (moins de 10 % de l'offre potentielle) ne permet à l'Agence, ni une analyse par académie, ni une analyse nationale comparative par discipline.

En conséquence, l'Aeres décide de ne pas évaluer les masters "métiers de l'enseignement" de la campagne actuelle. » C'est ce qu'indique l'Aeres, à l'issue de son conseil, jeudi 9 avril 2009, au sujet de l'évaluation des masters « enseignement » préparés dans le cadre de la réforme de la formation et des concours enseignants.
En effet, « seuls neuf universités, deux Écoles normales supérieures et huit établissements privés ont déposé des dossiers », signale l'Agence, qui ajoute que sur « 35 académies, seules trois (Reims, Polynésie et Nouvelle-Calédonie) ont une proposition complète ».

Par ailleurs, l'Agence précise que « les dossiers déposés par les établissements ont été constitués en fonction du "cahier des charges" présenté dans la circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 17 octobre 2008 (L'AEF n°103455) et n'ont pu prendre en compte l'incidence sur ce "cahier des charges" des décisions prises par les ministres dans le cadre des négociations récentes avec la CPU et la CDIUFM, d'une part, et avec les syndicats, d'autre part ».

La CNU s'exprime

« Sans l’accord des universitaires, les réformes ne passeront pas ! » : communiqué de presse des porte-parole de la 8e Coordination Nationale des Universités (11 avril 2009)

L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), dans un communiqué du 10 avril, vient de décider de ne pas évaluer les masters « métiers de l’enseignement » que Valérie Pécresse avait demandé aux universités de mettre en place. Ces masters devaient devenir un passage obligé, à la rentrée 2009, pour les étudiants souhaitant préparer les concours de recrutement de l’Education Nationale.
Pourquoi un tel refus ?
L’AERES a estimé que ces masters étaient en nombre trop faible pour être évalués : seule une dizaine d’universités (sur plus de 80) avait finalement fait « remonter » des propositions de masters au Ministère.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos comptaient sur une mise en concurrence effrénée des établissements qui devait mener chaque université à faire remonter sa proposition (ou « maquette »), de peur que l’université voisine ne le fasse, et n’attire, par là même, tous les étudiants souhaitant devenir enseignants.
Mais c’était compter sans le refus catégorique des universitaires de participer à la mise en place d’un système qui attaque de plein fouet le service public d’Education Nationale. D’initiatives personnelles en accords régionaux, de décisions d’UFR en votes de conseils d’administration, le « blocage » de la remontée des masters s’est organisé tout au long de l’hiver, faisant fi des pressions des Ministères qui ne cessaient de reporter la date limite de remise des maquettes, dans l’espoir de gagner à l’usure contre des universitaires déterminés.
Cette détermination s’explique aisément. Les universitaires ont compris le vrai sens de la « mastérisation ».
Les concours seraient d’abord vidés de leur contenu disciplinaire, notamment pour permettre aux étudiants de les préparer tout en rédigeant des mémoires de master et en effectuant des stages. Les étudiants seraient interrogés sur « les programmes des collèges et lycées » et sur le « système éducatif » en général. Au lieu de prouver leur capacité à réfléchir et leurs connaissances disciplinaires, les étudiants devraient avant tout montrer qu’ils savent obéir à leur hiérarchie. Quant à l’année de stage rémunéré et de formation en alternance, elle disparaîtrait, privant ainsi les nouveaux enseignants d’une année de salaire et d’une année de cotisation à la retraite.
En prétextant recruter les jeunes enseignants à Bac+5 afin de revaloriser leur salaire, le gouvernement souhaite avant tout réduire le nombre de fonctionnaires. Des bataillons d’étudiants « reçus » au master d’enseignement mais « collés » au concours, pourraient être recrutés comme contractuels (par exemple pour quelques heures de remplacement dans les collèges et lycées), sans obtenir un poste de titulaire. Les étudiants « mastérisés » iraient frapper aux portes des établissements, espérant être embauchés en CDD, voire en CDI, mais certainement pas comme fonctionnaires d’Etat, ce qui remet en cause l’indépendance et les conditions de travail des enseignants.
La « mastérisation » institutionnaliserait la précarité d’enseignants moins bien formés.
Valérie Pécresse et Xavier Darcos doivent comprendre qu’ils ne pourront pas mettre en place ce système inique. Si les universitaires ont pu bloquer la remontée des masters cette année, ils pourront le faire à nouveau les années suivantes. Si les Ministres souhaitent vraiment l’autonomie des universités, alors qu’ils entérinent la décision des universitaires de ne pas collaborer à la destruction du service public et à la précarisation de leurs étudiants.
Cette réforme dangereuse et contestée doit être retirée. C’est l’une des conditions, non négociables, à la reprise des cours, que Valérie Pécresse appelle tant de ses vœux.
Les porte-paroles de la Coordination Nationale des Universités

mardi 7 avril 2009

L'Huma- 6 avril

Société
Les IUFM maltraités par le gouvernement

L’acharnement du pouvoir sur son projet de mastérisation, malgré les reculs imposés par la mobilisation, fait qu’aujourd’hui ce texte est devenu ingérable.

Dans les IUFM, on ne sait plus à quel saint (Valérie ?) se vouer. Entre ce que proposait, à l’origine, le projet gouvernemental de réforme des universités concernant la mastérisation et ce que ces propositions sont devenues sous les effets des coups de boutoir de la mobilisation universitaire, la situation est devenue ubuesque. Plus personne n’est en mesure de saisir vraiment ce que le gouvernement réserve demain aux futurs enseignants quant à leur formation initiale. Pour Valérie Robert, de Sauvons l’université, le projet est « devenu une usine à gaz invraisemblable. Les reculs, pas à pas, du ministère sur cette question font que nous sommes aujourd’hui dans le grand n’importe quoi. C’est devenu ingérable parce que le ministère n’arrive pas encore à prononcer le mot "retrait" ». Pour l’y pousser, la huitième coordination nationale des universités, qui se tient aujourd’hui à Paris-III, sur le site d’Asnières (Hauts-de-Seine), devrait appeler à poursuivre une mobilisation qui entre dans sa dixième semaine.
le constat des directeurs d’IUFM
En attendant, il faut bien que ceux qui sont à la tête des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) continuent à les diriger et ce n’est pas une mince affaire. En fin de semaine dernière, la conférence des directeurs d’IUFM a fait le constat que « les dispositions transitoires annoncées à l’été 2008 par les ministres pour l’année 2008-2009 ne pourront pas être tenues. Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n’existeront pas à la rentrée 2009 ». La Conférence relève ainsi que, parmi les rares universités qui avaient proposé des maquettes de masters visant les métiers de l’enseignement, « deux ont décidé à ce jour de les retirer ». Si bien que les directeurs d’IUFM demandent la « reconduction en l’état » pour 2009-2010 « des dispositifs de formation et de recrutement existants », sauf à décider de supprimer tout bonnement toute formation des enseignants pendant l’année 2009-2010.
urgence à relancer la réflexion
Au-delà de la « confusion », épinglée par la conférence, celle-ci juge les étudiants « lésés » car condamnés à ce « dilemme » : « ou bien ils s’inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s’inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master, validation nécessaire pour être définitivement recrutés ». Toutes mesures qui n’ont qu’un but, selon les directeurs : la mise à mort des IUFM. « Cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM. Aujourd’hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire », dénoncent-ils. Face à cette situation dégradée, la conférence appelle de ses voeux « un processus de relance de la réflexion sur cette question et invite tous les acteurs de ce dossier à rejoindre son initiative d’états généraux de la formation des enseignants ».
Samedi, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris, dans le cadre de la ronde infinie des obstinés, qui tourne toujours et qui a même essaimé en province et jusqu’à Fort-de-France en Martinique, les IUFM d’Île-de-France s’étaient donné rendez-vous pour mettre en « formation tortue ». Pour briser les dernières lances de Valérie Pécresse ?