mardi 7 avril 2009

Lettre ouverte à X.Darcos; 6 avril

Lettre ouverte des sociétés savantes et des associations d’enseignants au Ministre de l’Education Nationale

Paris, le 6 avril 2009


À Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale


Monsieur le Ministre,

Bien que vous n’ayez pas répondu à notre lettre ouverte du 12 mars, nous nous adressons de nouveau à vous, en réaction à votre communiqué du 31 mars. Nos sociétés réunissent la plus grande partie des universitaires et enseignants des principales disciplines enseignées dans les établissements dont vous avez la haute responsabilité. Nous sommes notamment les préparateurs de « vos » concours. Toutes disciplines confondues, nous avons déjà attiré votre attention sur les effets pervers du projet de réforme de formation des maîtres et des concours de recrutement qu’au mépris de tous les avertissements, vous voulez mettre en oeuvre dès septembre prochain. Nous ne reprendrons pas ici notre argumentaire.
Après avoir longtemps refusé la discussion, le 18 mars, vous avez admis la nécessité d’un « dialogue raisonnable » et d’une « controverse argumentée », que nous réclamions en vain depuis des mois. Puis vous avez enfin accepté de maintenir les concours en l’état pour 2010. Nous prenons acte de ce premier geste. Il est vrai qu’il n’y avait guère d’autre solution pour tenter de sortir de l’impasse dans laquelle votre ministère s’était engagé. Mais il est évident que cette demi-mesure ne résout rien, à la fois parce qu’elle arrive trop tard, parce qu’elle laisse ouverts nombre de problèmes insolubles, parce qu’elle ajoute à la confusion. En effet, avec la meilleure volonté du monde, le dispositif prévu pour l’année à venir est impossible à appliquer. Plus le temps passe, et plus cette évidence s’impose à tous les acteurs potentiels de la réforme, y compris les mieux disposés.
Il ressort notamment des dispositions décrites dans votre communiqué du 31 mars qu'il faudrait assurer l'an prochain :
- un M2 avec préparation au concours (ancienne version, passé en février 2010),
- un M1 avec préparation au concours (ancienne version), conduisant à un M2 sans concours,
- un M1 sans concours, conduisant à un M2 avec préparation au nouveau concours qui,d'après un communiqué précédent, se passerait en octobre, sans précision de l'année : M1 ou M2 ?

L’inscription en I.U.F.M. vaudrait également « inscription » en M1 ; mais de quel M1 s'agirait-il et quel M2 suivrait ?
Les dispositifs de stages, de bourses, de formation professionnelle et continue ne sont toujours pas précisés. Les quelques maquettes de masters d'enseignement transmises au MESR ne correspondent à aucun de ces schémas : que va faire l’AERES ? Va-t-il falloir composer dans l’urgence cinq ou six sortes de nouvelles maquettes ? Que deviendront les « reçus-collés » que ce système créera ?
Si nous acceptions ce dispositif, le processus de mastérisation serait lancé, avec notre complicité, dans des conditions d'improvisation et de confusion inacceptables, dommageables à nos étudiants et au service public. Et tous les risques de la réforme, déjà maintes fois rappelés, subsisteraient : objectifs inconciliables au sein du master, disparition de la 5e année de formation rémunérée, mise en concurrence des universités, etc. Si nous avons demandé le maintien des concours dans leur format actuel en 2010, ce n'est évidemment pas pour voir la réforme se mettre en place dès 2009 en dépit de toutes les difficultés qui ont été soulevées !
Nous réitérons donc avec plus de force la demande instante que nous vous avons déjà adressée le 12 mars : le report de la réforme dans son ensemble est la seule solution permettant une remise à plat du dossier et une véritable concertation, à laquelle nous devrons être associés (en ce qui concerne le contenu des futurs concours, puis l'organisation des futurs
masters).

Pour dissiper nos craintes et celles de nos étudiants, vous devez retirer le projet actuel, rétablir l'année de stage pratique en alternance rémunérée et prise en compte dans la carrière, et avant tout décréter un vrai moratoire d'une année afin de laisser à la commission représentative le temps de décider du contenu scientifique des concours, de la nature des épreuves disciplinaires, des conditions de préparation et des moyens matériels et humains à prévoir pour assurer aux enseignants de demain une formation digne de ce nom, à la hauteur des ambitions légitimes que vous-même mettez en avant.
Dans l’attente d'une réponse de votre part, nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de notre dévouement au service public de l’Education Nationale.
Premiers Signataires :
Assemblée des Directeurs d’IREM
Association des Germanistes de l'Enseignement Supérieur
Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises
Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie
Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur
Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public
Association des Professeurs de Musique et Musicologie de l'Enseignement Supérieur
Association des Sciences du Langage
Association Fabula
Association Femmes et Mathématiques
Association Française des Catalanistes
Association Française des Enseignants de Français
Association Française des Russisants
Association Guillaume Budé
Association pour l'Encouragement des Etudes Grecques en France
Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques
Commission Française pour l'Enseignement des Mathématiques
Société Botanique de France
Société Chimique de France
Société d'Etude du XVIIe Siècle
Société de Langue et Littérature Médiévales d’Oc et d’Oïl
Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur
Société des Etudes Latines
Société des Etudes Romantiques et Dix-neuviémistes
Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur
Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique de France
Société Française d'Etude du XVIe Siècle
Société Française d'Etude du XVIIIe Siècle
Société Française de Littérature Générale et Comparée
Société Française de Physique
Société Française de Statistique
Société Française des Etudes Japonaises
Société Mathématique de France
Merci d’adresser tout courrier à :
Société Mathématique de France, Institut Henri Poincaré
11 rue Pierre et Marie Curie , F-75231 Paris Cedex 05
smf@dma.ens.fr

2 commentaires:

  1. FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE
    Membre de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU)
    10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS
    Tél : 01 46 34 21 50 - Fax : 01 46 34 21 84
    Courriel : « libre.pensee@wanadoo.fr »


    - COMMUNIQUÉ -


    La loi Falloux est rétablie par décret :
    Le fait du Prince contre la République laïque !


    Immédiatement, après avoir épuré de sa composante cléricale, le conseil supérieur de l’Instruction publique en votant la loi du 27 février 1880, la majorité républicaine issue des élections des 14 et 28 octobre 1877 et le ministre Jules Ferry portaient un nouveau coup à la loi Falloux du 15 mars 1850 modifiée par celle du 12 juillet 1875, adoptées l’une et l’autre par des assemblées monarchistes. Confiée depuis cinq ans à des jurys mixtes comprenant des membres du clergé, la collation des grades universitaires revenait désormais à l’Etat et à lui seul, conformément à la loi du 18 mars 1880. Jules Ferry avait raison de dire, lors la première séance du conseil supérieur laïcisé, que l’Université devenait « un corps vivant, organisé et libre. » Ce principe éminemment républicain a été sans cesse réaffirmé depuis. L’alinéa premier de l’article L. 613-1 du code de l’éducation, dans sa version issue de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 actuellement en vigueur, dispose que « L’Etat a le monopole de la collation des grades et titres universitaires. »

    Après d’autres, ce pilier de la République vient d’être abattu, au moment même où une série de « contre-réformes », également adoptées par décret, contre l’avis de l’ensemble de la communauté universitaire, menacent de destruction l’université française publique et laïque et tout son système de formation non marchand. Par l’effet d’un décret simple, la loi Falloux est partiellement rétablie. Après en avoir été privée pendant cent vingt-neuf ans, la secte romaine retrouve le pouvoir d’intervenir dans la collation des grades universitaires. C’est intolérable.

    Par un décret du 16 avril 2009, le président de la République vient, en effet, de publier l’accord de Paris du 18 décembre 2008 par lequel la France et le Saint-Siège ont entendu décliner au plan bilatéral le processus de Bologne initié par la convention du 11 avril 1997 sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région « Europe », ratifiée le 18 septembre 2000. L’une et l’autre acceptent de reconnaître mutuellement « des périodes d’études, des grades et des diplômes de l’enseignement supérieur délivrés sous l’autorité compétente de l’une des Parties ».

    Pour la République française, il s’agit bien sûr des « grades et diplômes délivrés sous l’autorité de l’Etat par les établissements d’enseignement supérieur ». Pour le Saint-Siège sont concernés ceux attribués par « les Universités catholiques, les Facultés ecclésiastiques et les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint Siège » Le protocole additionnel à l’accord de Paris précise qu’entrent en particulier dans le champ d’application de ce dernier les diplômes ecclésiastiques de doctorat (niveau doctorat), de licence (niveau « master ») et de baccalauréat (niveau licence) obtenus dans les facultés ecclésiastiques qui, selon la constitution apostolique Sapiensa christiana de 1979, ont notamment pour objet de former des chercheurs, des professeurs d'universités et de séminaires, des chanceliers, des membres de tribunaux ecclésiastiques et d'autres titulaires d'offices, des conseillers d'évêques et de supérieurs religieux.

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  2. FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE
    Membre de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU)
    10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS
    Tél : 01 46 34 21 50 - Fax : 01 46 34 21 84
    Courriel : « libre.pensee@wanadoo.fr »


    - COMMUNIQUÉ -

    Pour la pleine Séparation
    de l’Enseignement public et des écoles privées !


    Nous avons pris connaissance, par nos Fédérations départementales de la Région Rhône-Alpes, d’une atteinte très grave à la laïcité. Pour la première fois, le Rectorat de Grenoble a décidé qu’un grand nombre de lycées privés seront centres d’examen pour le baccalauréat 2009. La Fédération Nationale de la Libre Pensée ne peut accepter que les élèves passent les épreuves du Baccalauréat, diplôme national et républicain, avec un crucifix au dessus de leur tête ou qu’un employé de l’évêché du diocèse soit le maître à bord lors des examens et donne des ordres aux enseignants fonctionnaires.

    L’État français possède le monopole national de la collation des grades. Le baccalauréat est un diplôme d’état, et le principe républicain établit que seuls les établissements laïques qui accueillent tous les élèves sans exception sont habilités pour être les centres d’examens et concours d’État. Selon la Loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l’enseignement supérieur (Art. 1er) : « Les examens et épreuves pratiques qui déterminent la collation des grades ne peuvent être subis que devant les facultés de l’État ».

    Notre organisation défend la Loi de Séparation des Églises et de l’État et, à ce titre, demande l’abrogation de toutes les lois antilaïques, en particulier de la loi Debré qui, la première, a permis de considérer de fait les établissements confessionnels comme participant au service public. Elle considère que cette mesure est une atteinte supplémentaire à la laïcité de l’École.

    C'est pourquoi la Libre Pensée s’est adressé à Monsieur le Recteur, Madame et Monsieur les Inspecteurs d’Académie de l’Ardèche et de la Drôme, pour qu’ils reviennent sur cette décision. En tout état de cause, il leur appartient d'assurer la neutralité des centres d'examen et l'égalité des candidats, quelles que soient leurs convictions, pour éviter tout préjudice susceptible de faire grief, ou, ce qui est tout aussi grave, d'affecter la liberté de conscience des élèves ou des surveillants des épreuves.

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