lundi 16 mars 2009

Compte rendu de la réunion du lundi 16 mars

Ordres du jour :
> Faire le point sur le mouvement à l'échelle locale et nationale
> Résumer le début du mouvement pour informer les PE2
> Manif de jeudi 19 mars ce doit être d'ampleur gigantesque


LE MOUVEMENT :
- 73 fac aujourd'hui sont mobilisées contre cette réforme
- Conférence des directeurs des IUFM, lettre ouverte pour critiquer la mastérisation + communiqué de presse de Darcos et Pécresse ( cf. voir article antérieur sur le blog)
- La rentrée de septembre prochain s'annonce être une année universitaire; structure et modalité d'évaluation change en cours d'année

- Seulement 3 maquettes sont remontées sur 83 fac. Report de dépôt de celle ci au 31 mars et par conséquent soumises à 15 jours de consultation.

- Le "nouveau système" tel qui l'est conçu par le gouvernement coûtera plus cher que le modèle actuel alors que un gain budgétaire est avncé comme argument par le gouvernement.

MANIFESTATION NATIONALE DU 19 MARS :
Il faut être nombreux, très nombreux et que l'on se fasse entendre, cette journée d'action nationale est très importante et peut être même décessive.
Certes les cours ne sont pas annulés mais il peut être envisageable que 2 étudiants par cours assurés aillent en cours et les autres récupèrent.
" Un cours ça se rattrappe, une manif manquée NON" déclare Mr Maurin, formateur à l'IUFM.

MANIFESTATION DU MARDI :
Dans un intervalle bref, les étudiants de l'IUFM doivent se montrer; si le mouvement diminue d'intensité : le gouvernement passera en force.
En ce qui concerne ce mardi, c'est à dire demain, rendez vous 12 h et départ pour la rue de la république et place de l'horloge où la presse nous attend.
Il faut être très nombreux pour manifester notre désaccord

"Il faut continuer la mobilisation pour pouvoir récolter les fruits de cette mobilisation. La somme d'un groupe est faite de l'union de la force des individus."
Toujours AG maintenue le MERCREDI à 13H en SALLE DE CONF pour mettre au point nos actions.

"Nuit des iufm " fixée au lundi 23 mars dès 18H30, un tableau a été mis en place pour savoir qui amène quoi pour organiser l'apéritif dinatoire.

Ce n'est pas qu"une histoire du concours, c'est une réforme de l'ensemble du système éducatif


Durant cette après-midi : des tracts à distribuer demain et jeudi pour informer les gens de la reforme et les inviter à la nuit des iufm ont été élaborés ainsi qu'une affiche qui sera donnée aux PE2 de sorte à diffuser l'info auprès des collègues enseignants mais aussi aux parents d'élèves de leur école.

PROCHAIN RDV : demain 12h dans le Hall, avec nos gilets jaunes

Continuons notre combat.

La pression monte en ce lundi 16 MARS

1° ) Les dix nouveaux commandements d'après le café pédagogique

Taille de police La réforme (ce mot a-t-il encore un sens ?) de la formation des enseignants, qui fait actuellement l’objet de vives critiques, n’est-elle qu’un moyen de faire des économies, ou vise-t-elle à transformer en profondeur la culture et les ambitions de l’école de la République ? Nombre de points de vue exprimés dans les colonnes du Café le pensent.Mais s’il fallait un signe de plus, un indice, le projet de texte régissant l’organisation de la formation, que le Café s’est procuré, l’indique dans d’un bref paragraphe, définissant le « métier d’enseignant » d’une manière radicalement différente de ce qui était énoncé dans les « dix compétences fondamentales pour le métier d’enseignant », publiées en 2006 par un ministère dont l’orientation politique était pourtant proche…
Qu’on en juge :
1« maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale »,
2« agir en fonctionnaire éthique et responsable »,
3« se former et innover » ne sont plus cités.
4« faire cours et faire apprendre » remplace « organiser le travail de la classe »,
5« individualiser son enseignement » remplace « prendre en compte la diversité des élèves »
6« évaluer les aptitudes » remplace « évaluer les élèves »
7« exiger des efforts et donner confiance »,
8« percevoir les talents »,
9« aider l’élève dans son projet d’orientation » viennent remplacer « travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’Ecole ».Derrière les mots, toute une idéologie : celle de l’individualisme, des dons, du mérite. Le gouvernement pousse sa logique à l’extrême : le social n’existe plus, le collectif non plus.Ce texte est évidemment un épiphénomène, mais il en dit long sur ce qu’on veut faire à l’Ecole. C’est bien d’une révolution libérale qu’il est question. Rien d’étonnant, dans une telle perspective, que le ministre refuse d’entendre la question essentielle de l’articulation entre les phases de prise en main de la classe et le retour réflexif indispensable pour apprendre à faire son métier, comme le font les médecins ou les plombiers.


Pourtant, la question essentielle devrait être de construire une formation initiale permettant d’armer des jeunes enseignants à entrer dans un métier de plus en plus difficile :
- maîtriser les savoirs à enseigner, évidemment, mais aussi pouvoir commencer à comprendre les difficultés d’apprentissage des élèves, leurs différentes manières de vivre l’Ecole, l’irruption des difficultés sociales dans l’Ecole…
- apprendre à « faire classe » pour ne pas en rester à « faire cours », enchaîner les multiples micro-décisions qu’il faut prendre à chaud à tout moment de la journée, gérer sa propre activité sans trop s’user prématurément, gagner en sécurité personnelle…
travailler collectivement pour pouvoir ensemble s’attaquer aux difficultés du métier et à sa pénibilité, mesurer l’importance du travail d’équipe pour faire vivre l’école, assumer les relations avec les familles et les « partenaires » avec le recul nécessaire…On en est loin. Et une chose semble certaine : si dans les prochaines semaines ce projet reste en place, les élèves et les enseignants n’ont pas fini d’en payer le prix.M. Sapiès.


2°) Emmanuel Brassat de l'IUFM de Versailles

Je suis heureux et étonné de retrouver l'association Reconstruire l'école dans notre mouvement, dans la défense d'un enseignement public et démocratique.Je voudrais seulement rappeler à la mémoire commune que beaucoup de membres de cette association furent d'ardents partisans de la dénonciation des IUFM, de la thèse de la nocivité et de l'incurie de tout discours pédagogique. Thèse sur laquelle l'actuel gouvernement, croyant se rallier une partie de la gauche universitaire, a pu s'appuyer pour immoler nos établissements, comme l'avait fait Vichy avec les défuntes Ecoles Normales d'instituteurs et d'institutrices.Je sais que ce n'est pas la même chose que ce que fut le système des EN et ENS, et ce qu'aura été l'IUFM depuis 20 ans...Mais il ne faudrait pas oublier qu'il y avait, autour de la mise en place des ces établissements, justement, un enjeu de formation professionnelle des enseignants qui impliquait de se soucier de la réalité des pratiques pédagogiques.Un tel souci était d'ailleurs déjà celui du sociologue Bourdieu dans sa critique du système scolaire comme lieu de reproduction sociale inégalitaire, celui de concevoir une pédagogie objective émancipatrice. Qu'il ait été décliné de façon parfois médiocre, car trop éloigné d'une véritable rigueur scientifique, culturelle et philosophique, n'impliquait pas de vouloir le liquider. Qui désormais saura encore un peu sérieusement la musique et le dessin parmi les professeurs des écoles et le rôle éducatif de ces pratiques? Professeurs auxquels, par ailleurs, plus aucun inspecteur ne venait enseigner la juridiction de l'école depuis longtemps et qui voyaient le temps passé dans les classes durant leur formation diminuer chaque année...

Si ce n'est à devoir y être, dans les classes, pour seulement être évalué, surtout pour être évalué, toujours et encore évalué.L'évaluation de la maternelle à l'université, pour donner tort à L.Schwartz qui la réclamait en 1967, voilà ce qui compte...Qui saura encore sous peu qui furent Rollin, Comenius, Pestalozzi, Jullien, Froebel, Kergomard, Marion, Buisson,Cousinet, Decroly, Dewey, Démolins, Montessori, Aichorn, Freinet, et à quelle orientation pédagogique correspondait le plan Langevin-Wallon ?Qui saura encore que de 1945 à 1975, de nombreux enseignants du secondaire et leurs représentants se sont opposés, cela contre des gouvernements de droite et de gauche, à toute unification du primaire et du secondaire, à toute hypothèse d'un collège unique, n'ayant jamais connu le mouvement de l'Université nouvelle d'avant 1914...

Bref, il serait souhaitable que tous ceux qui ont participé, indirectement et directement au procès des IUFM, à leur remise en cause publique violente, puissent aujourd'hui expliquer de quelle nature est leur engagement dans, non pas seulement la défense des concours, des disciplines et de la fonction publique nationale d'enseignement, (c'est consensuel) mais également dans la conception que l'on a de ce qu'est l'enseignement et de ses modalités d'exercice, et pas seulement en séminaire doctoral à l'université ou dans les classes préparatoires.L' "Ecole" publique va encore, je crois, de la maternelle à l'université...Peut-être que l'invention pédagogique, le souci démocratique et la formation professionnelle des enseignants ont partie liée.A invoquer de grands slogans communs, dans l'urgence, on oublie que ce qui a contribué à affaiblir l'institution scolaire, ce n'est pas le puéricentrisme, mais plutôt l'absence d'ambition intellectuelle pratique de cette institution quant à ses méthodes d'enseignement et à sa vision des élèves, des étudiants, cela de la maternelle à l'université; hormis la volonté de préserver le circuit des élites (de plus en plus isolées) et les statuts (de plus en plus attaqués).

La Droite savait fort bien qu'il n'y avait pas de consensus réel dans, par exemple, la défense des programmes de l'école primaire, des Rased, des ZEP, et qu'il était donc facile de s'en prendre à la structure nodale du recrutement de la plus grande masse des enseignants, l' "IUFM", parce que personne ne savait plus véritablement quelle était sa place institutionnelle profonde, ni non plus encore la nature de sa nécessité fonctionnelle et politique.Je prends ainsi le risque de réveiller de forts méchants débats, mais n'ayant, pour ma part, jamais idéalisé les IUFM, je me crois autorisé à pouvoir et devoir les défendre.L'ignorance, la perte de mémoire, le dogmatisme, les conventions finalement apolitiques, voilà ce qui nuit aussi aux institutions publiques et à l'esprit démocratique.

Emmanuel Brassat.IUFM de Versailles.

Propos d'un député

Réponse de Marcel Rogemont, député d’Ille et Vilaine, à la lettre du Collectif National Formation des Enseignants

Réponse reçue le 13 mars au courriel envoyé le jour même. Tous les députés et sénateurs de la région
bretagne en ont été destinataires.

Cher Monsieur,
j’ai bien reçu votre courriel. Je l’ai lu avec attention.
Vous m’interpellez sur la mise en place de la mastérisation dans le cadre de la formation des maîtres.
Non content de supprimer 13 500 postes, le gouvernement UMP s’apprête à priver les futurs enseignants d’une réelle formation qui leur permettrait de faire convenablement leur métier.
Cette réforme de la formation des maîtres est injuste et inapplicable.

Injuste, parce qu’en repoussant d’un an l’entrée de jeunes dans la fonction publique, elle prive de nombreux étudiants d’une rémunération dont ils ont besoin pour faire leurs études.
Injuste, parce que toutes les universités n’offriront pas les masters exigés pour entrer dans l’enseignement, ce qui créera une inégalité entre les territoires.
Injuste, car de nombreux départements ruraux, vont voir leur antenne IUFM fermer, en raison de l’asphyxie financière imposée aux universités. Pourtant, il est nécessaire de rendre attrayant le métier de professeur des écoles en milieu rural – à moins que l’on ne ferme encore un peu plus d’écoles communales.
Injuste, parce que le gouvernement UMP sacrifie la formation professionnelle. En réduisant des deux tiers les stages de formation, il prend la responsabilité de laisser devant des élèves de jeunes enseignants qui ne maîtrisent pas le métier. Ce serait catastrophique pour les jeunes maîtres, mais aussi pour les élèves.
Enfin, cette réforme est inapplicable parce quune fois de plus, le gouvernement veut l’imposer sans concertation, à la va-vite.

Même si cependant le gouvernement semble reculer puisqu’il définit un nouveau calendrier qui verrait l’étalement de l’application cette réforme jusqu’en 2011. Il reconnaît par là-même les remarques formulées par les professionnels mais aussi par les élus du groupe socialiste de l’assemblée nationale auquel j’appartiens. On peut déplorer que le seul motif de la réforme pour le gouvernement est de racler les fonds de tiroir de l’État en diminuant encore de 20 000 le nombre des postes d’enseignant. C’est le plus important plan social qu’ait connu notre pays !
J’entends bien comprendre cette réforme à l’assemblée nationale telle qu’elle nous est présentée.
Je tenais à vous en informer.
Cordialement
Marcel ROGEMONT Député,Conseiller général


Ci joint la lettre du collectif national :
Lettre aux députés et sénateurs
Le 13 mars 2009
Monsieur,
Le gouvernement a engagé un processus de réforme de la formation des enseignants, dit de « mastérisation, qui a été ouvert par le Président de la République le 2 juin dernier. Or, pour toutes les parties prenantes (universités, désormais par la voix de la Conférence des Présidents, départements universitaires, IUFM, sociétés savantes, organisations syndicales et professionnelles, syndicats étudiants et fédérations de parents d’élèves…), s’il est normal de vouloir améliorer la formation des maîtres, le projet gouvernemental tourne le dos à cet objectif. Certains de ses défauts sont particulièrement pointés :
- L’année de formation en alternance après le concours est supprimée sans être compensée par une formation pré-professionnelle de qualité au cours de la licence et du master. Les lauréats du concours devront ainsi assurer immédiatement un plein temps, sans véritable préparation, ni accompagnement. Les difficultés des débutants déjà remarquées dans la formation actuelle, seront considérablement amplifiées.
- La place du concours de recrutement lors de l’année de mastèr 2 retarde de fait d’un an la première rémunération des étudiants, sans vraie compensation financière permettant à tous de faire des études dans de bonnes conditions. Aucune mesure sérieuse n’est prévue pour favoriser l’accès au métier des jeunes issus des milieux populaires.
- La deuxième année du master cumule différentes contraintes inconciliables : préparation à un concours difficile (d’autant que le nombre de postes baisse), formation à la recherche, formation professionnelle.- Les épreuves des concours ont été conçues sans concertation, dans la précipitation, avec comme seul objectif la réduction des coûts. Leur conception hybride ne permet de garantir ni les compétences professionnelles, ni les connaissances disciplinaires.
- L’absence de cadrage national et la mise en concurrence des universités va renforcer les inégalités entre les villes, les départements et les régions. De plus, l’existence des sites IUFM, généralement installés dans les locaux des anciennes écoles normales, est menacée dans les départements ruraux.
- Les possibilités de formation continue seront dramatiquement réduites dans le premier degré.
- Le gouvernement refuse, pour des raisons purement idéologiques, de concevoir la coordination et l’organisation interuniversitaires des formations par les IUFM (ou des institutions similaires intégrées aux universités), pour permettre une véritable mutualisation des forces, des connaissances et des possibilités de recherche.
Si le projet était maintenu en l’état, nous irions vers une grave et durable détérioration de la qualité du service public d’éducation, alors qu’au contraire, les instances européennes engagent les Etats à un investissement conséquent pour l’élévation de la qualité de la formation des enseignants.
De surcroît, alors que cette réforme rompt le lien organique entre la République, ses maîtres et son école, elle a été engagée en dénigrant toute notre histoire démocratique, elle n’a pas fait l’objet d’une concertation avec les parties prenantes et elle n’a donné lieu à aucun débat parlementaire. Or, la formation des maîtres est un enjeu national, car définir la manière de former les enseignants, c’est déterminer les formes que prendront l’éducation et l’instruction des jeunes générations pendant les quarante années suivantes…

Aucune réforme de l’importance de celle-ci ne devrait pouvoir se décider sans que les représentants du peuple aient à en débattre, à indiquer des orientations, voire à légiférer.

En cohérence avec les doléances exprimées par les universités et leurs présidents le 19 février dernier, nous vous demandons donc d’intervenir auprès du gouvernement pour qu’il suspende sa réforme, qu’il maintienne jusqu’en 2010 au moins les concours de recrutement dans leur configuration actuelle et qu’il mette à profit ce délai pour organiser la concertation et les négociations nécessaires pour concevoir, dans le respect des parties prenantes, une reforme digne de ce nom.
Nous vous demandons également de prendre position publiquement en faveur d’un débat parlementaire sur ce sujet de la plus haute importance pour l’avenir de notre société et vous saurions gré de nous faire connaître votre accord.
Vous remerciant de votre intérêt pour la formation des enseignants et, au-delà, pour l’école, veuillez croire à notre dévouement au service public d’éducation et à nos sentiments respectueux.

Coordination Nationale des Enseignants

Mastérisation : le chaos ...

Même le gouvernement s'y perd alors qu'il en est l'initiateur !!!
Voici 2 communiqués de presse élaborés par les directeurs des IUFM; le premier datant du 6 mars le second du 12 mars.

Mastérisation : la nécessité d'un engagement solennel en réponse à l'inquiétude des étudiants
Le 6 mars 2009
La Conférence des directeurs d’IUFM rappelle que, depuis 2003, elle s’est prononcée pour une formation initiale des enseignants universitaire professionnelle et sanctionnée par un diplôme de master. Cette position correspondait, et correspond toujours, aux attentes des institutions et des professionnels de l’éducation, des étudiants désireux de s’orienter vers les métiers de l’enseignement et de l’ensemble des citoyens, tous concernés par la qualité de la formation des enseignants.
La Conférence constate que l’actuel projet de réforme ministériel, censé présenter ces caractéristiques, loin de faire consensus, est l’objet de critiques et de refus aujourd’hui quasi unanimes.
Elle considère que les réponses insuffisantes apportées par les ministres aux questions posées par la Conférence des Présidents d’Université ne permettent pas de préjuger favorablement d’une sortie de crise.
La Conférence attire l’attention de tous sur l’inquiétude et le désarroi grandissants des étudiants dans ce climat de crise. Sauf à vouloir les détourner de leur projet professionnel, il est de notre responsabilité collective de mettre fin à l’incertitude concernant leur avenir et de préparer la rentrée universitaire sur des bases solides.
C’est pourquoi ce projet de réforme ministériel doit être, au mieux totalement revisité, ou pour le moins fortement réaménagé dans des dispositions transitoires. La Conférence des directeurs d’IUFM entend nourrir les débats de propositions constructives et sollicitera prochainement une réunion de travail avec les deux ministres dans cet état d’esprit.
Nous, IUFM, mettrons tout en oeuvre, comme nous l’avons fait par le passé, pour assurer une formation de qualité et nous demandons que les acteurs concernés prennent l’engagement solennel que tout étudiant, partout en France, pourra, à la rentrée de septembre 2009, trouver un dispositif de formation universitaire et professionnel permettant d’accompagner son projet vers un métier de l’enseignement


Mastérisation : sortir de la confusion et de l'incohérence
Le 12 mars 2009

Une situation extrêmement confuse, préjudiciable aux étudiants
La Conférence des directeurs d’IUFM constate que le projet de réforme du recrutement et de la formation des enseignants est aujourd’hui englué dans une confusion totale. L’absence de vision d’ensemble du dossier, l’empilement successif de mesures partielles le plus souvent en réponse aux revendications de tel ou tel groupe de pression ont plongé ce projet de réforme dans une totale incohérence. De ce fait, alors que l’économie de moyens financiers était l’un des effets attendus de la réforme, cette incohérence et les concessions qui ont été faites risquent de faire en sorte que cette réforme coûte plus cher qu’elle ne rapporte. Il est aujourd’hui trop tard pour une mise en oeuvre, en l’état, de cette réforme à la rentrée de septembre 2009, sauf à affaiblir considérablement la qualité attendue des nouveaux dispositifs de formation. L’éventualité d’une « année transitoire », mélangeant système actuel et projet de réforme risque de rajouter de l’incohérence. Dans ce contexte, les étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement sont aujourd’hui dans une incertitude qui les désoriente et les angoisse.

La nécessité d’une formation professionnelle universitaire
La Conférence des directeurs d’IUFM a toujours exprimé son attachement à la reconnaissance de la formation initiale des enseignants par un diplôme de niveau master. Elle rappelle son attachement à une authentique dimension professionnelle de la formation initiale. Or, à l’heure où les universités ont pour mission de développer les formations professionnelles, le risque de réduire la formation initiale des étudiants à une stricte dimension académique constituerait une régression qualitative considérable. Il convient :
que la formation des étudiants comporte de manière importante des dimensions professionnelles, didactiques et pédagogiques. que l’alternance demeure une modalité fondamentale de la formation ; il y a nécessité d’un volume significatif de stages, dans une véritable logique de formation et non pas pour remplacer des professeurs absents.
L’Etat doit assumer ses responsabilités en définissant clairement et promptement les modalités de la rentrée 2009-2010
La Conférence des directeurs d’IUFM en appelle solennellement à la sagesse des ministres pour que cette réforme soit totalement revisitée.
L’utilité d’un débat le plus large possible
Pour ce faire, la Conférence des directeurs d’IUFM demande à la Conférence des Présidents d’Université d’organiser, avec elle, de toute urgence, dans toutes les régions des États Généraux de la formation des enseignants. Des conclusions nationales, fondées sur des analyses rigoureuses et une consultation largement participative et démocratique devraient permettre de bâtir une réforme de qualité.

Jack Lang s'exprime à l'iufm d'Outreau face à la réforme

On avait pu comprendre la position de Jack Lang lors de son intervention le samedi 14 février : dans "on n'est pas couché" et un mois après, en ce vendredi 13 mars, cet homme politique intervient à l' IUFM d'Outreau.
La première vidéo retranscrit les propos de Jack Lang face à cette réforme insensée
http://www.youtube.com/watch?v=QSr68nupkXg&eurl=http://iufm6259.unblog.fr/2009/03/13/manifestation-debat-du-13-mars-2009-avec-jack-lang/

La deuxième vidéo retranscrit une conférence animée par les usagers de l'iufm.
Conférence abordant 4 thématiques importantes:
-DEBUTER EN CLASSE SANS FORMATION
-LE PROJET DE MASTERISATION
-QUEL AVENIR POUR L'ECOLE ?
-REFLEXIONS de personnes de divers horizons.
Cette conférence s'appuie sur des témoignages vidéos de PE 2 en stage filé qui ont eu la chance de NE PAS ETRE LACHER directement SUR LE TERRAIN en septembre dernier !!!
Intéressant à voir :
http://www.youtube.com/watch?v=ak2lZd__RCs&eurl=http://iufm6259.unblog.fr/2009/03/13/manifestation-debat-du-13-mars-2009-avec-jack-lang/